La situation au Niger : Vivement la voie du dialogue pour éviter le chaos !

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Actuellement, tout  le monde a le regard tourné vers le Niger où un énième  coup d’État a lieu, le 26 juillet 2023. L’ordre constitutionnel y est désormais mis en mal par l’intervention des  militaires. Sans toutefois maîtriser,  pour l’instant,  les raisons profondes de cette nouvelle aventure militaire, l’on peut aisément  se poser certaines  questions pertinentes telles que : Sur quoi va déboucher  cette  nouvelle situation politique ?  Quelles conséquences pour le Niger  et la sous-région ouest-africaine?

Si le coup d’Etat est applaudi par  des populations nigériennes, d’autres, notamment, les partisans de Mohamed Bazoum sont dans la logique de protestation. Mais comme à l’accoutumée, la CEDEAO à l’issue de sommet extraordinaire tenu à Abuja sous la présidence du Président nigérian,   a déjà haussé le ton et menace même de recourir à l’intervention militaire (en dernier recours), si le Président Bazoum n’est  pas  remis à sa place, dans un délai d’une semaine.

Nul n’ignore  que la CEDEAO, à l’instar de  toute organisation, a ses règles et ses principes qui la commandent. A leur adhésion, les pays membres de la CEDEAO ont certainement approuvé et signé les textes qui la régissent.  Il y a également,  en son sein, des voies  pacifiques de résolution des crises que ses membres pourraient faire face. Donc, tous les pays membres sont censés comprendre  comment fonctionne  leur organisation. Depuis des années, les d’États ne sont pas les bienvenus. Ils sont interdits. D’ailleurs, dans chaque pays de la CEDEAO, la Constitution est on ne peut plus claire : le coup d’État est un crime imprescriptible.

Dès lors, le Niger est désormais  dans la zone rouge de la CEDEAO. Qui a condamné sans réserve son septième coup d’Etat militaire. Le communiqué de la CEDEAO n’est donc pas surprenant. Mais, cela a provoqué la réaction  énergique  des  Hautes Autorités des  Transitions  du Mail et du Burkina Faso. Selon un  communiqué  conjoint, les deux pays se sont dits  prêts à  affronter la CEDEAO militairement, en cas d’intervention  au Niger. Alors le Mali et Burkina Faso, font quotidiennement  face aux groupes terroristes. Si jamais  par  malheur, cela arrivait, serait-il  un bon choix qu’ils  fassent  la guerre avec les autres pays membres de la  CEDEAO  pour défendre  le Niger? La  voie de négociation du différend politique  ne vaut-elle  pas mieux ?

Tout compte fait, en cas de conflit,  c’est l’Afrique en entier qui  en sortira perdante. C’est vrai, l’esprit de la solidarité africaine  existe bel et bien ! Il  doit  donc être privilégié. Régler  les différends politiques par la guerre  est, de notre point de vue,   trop risqué. Car une guerre pourrait provoquer d’autres encore plus graves que la première. Il faut donc  aller dans le sens du dialogue. Cela permettra au continent noir de préserver son unité.

Mais le triste constat est  que l’esprit des coups d’États  est en train de prendre  le pas sur celui des urnes. Certains ne veulent plus entendre parler de la démocratie ni des urnes. Est-ce à dire que les coups d’Etat  sont désormais les  seules solutions à nos problèmes de gestion  politique des pouvoirs?

Monoko Toaly, Expert en Communication et Marketing Politique

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