Journées de la recherche et de l’innovation: Quand le PM en fait un instrument politique

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Devant   la  lourde   dépendance  de  la   recherche  malienne   aux financements  extérieurs    de   60%,    son   faible  niveau   du  système  national  de  recherche  y  compris  l’insuffisance  de  laboratoires  dans  le  pays,  le    PM  s’est  donné  plutôt   à  un autre  agenda  politique   de  légitimation  du régime.  Comme si cela ne suffisait pas  la grande surprise aurait été   la  prise  de parole  du  ministre  des  Mines,   scientifique  de  son  état,  lui aussi,  adossera   selon  certains  analystes,   les   retards  scientifiques   du  Mali   à  l’extérieur  oubliant   que  ces  pays  dits développés  y  mettent   des  moyens  conséquents  pour  le rayonnement  de  ces  secteurs   dans  leurs  pays  respectifs.

L’assistance    qui s’attendait de la part des  officiels   l’évocation     des  défis et difficultés  pouvant  faire l’objet  de  solutions  du   secteur  de la recherche  et de l’innovation   aurait  été  déçue   lors  de l’ouverture  de ces journées  scientifiques, tenues  la semaine dernière  au  CICB  et  parrainées   par  le premier  ministre.   Pour cause,  ce dernier  qui  semblait  piétiner  les vraies  préoccupations   qui minent le   secteur    se serait   adonné   plutôt   à  une guerre  politique  endogène  et exogène.    Voilà      des  attitudes   décriées  dans les  coulisses,   ” jeter  de   l’anathème  sur  les autres  et   se  faire  légitimer  aux yeux  du   public  sans  pouvoir  autant,   se remettre  en  question  sur  la responsabilité   partagée  de  toutes les  couches   socio-politiques  dans  les crises  actuelles” ,   des crises,     qui   n’auraient   pas  aussi    épargnées   les domaines  de  la  science  et  de la recherche.     Le   plus   aberrant  aurait  été  la sortie  du   ministre Pr.  Amadou  Keita   qui  également,  séance   tenante au cours   de la conférence   inaugurale  desdites  journées,  s’était  visiblement  inscrit  dans une  posture   de victimisation.   En effet,  la  frustration  de  celui-ci  se révèle  par  le fait  que   la   réflexion  et  la production du savoir  scientifique  seraient  la plupart,   dominées   dans  le monde  par   les  pays  dits développés  dont il  nomme  “européens”.    Mais  par  contre,  s’insurgent  certains  observateurs,  M  Keita   oublie  ou   fait   sciemment d’oublier de dire   que   ces  pays  dits  “développés”   mettent  des  sommes  colossales  dans  les recherches  scientifiques.     Pour  rappel,  la science  est   l’une  des  voies   les  plus importantes  de  la connaissance  et  en raison de son caractère  multidimensionnelle  voire  multisectoriel,   elle  pourrait  être  appliquée  à  tous  les niveaux   notamment,  dans  les domaines  de  la  gouvernance,  de l’environnement,    du  développement  et  de   la santé, entre  autres.   Mais  malgré  ces potentialités,   notre   pays  continue   à  être   toujours  dépendant   des  financements   de  la  recherche,  assurés   par   l’extérieur   à  hauteur  de  60%  selon    PNSTI.   Aussi,   en  dépit   des  efforts  du  gouvernement  malien  dans  le domaine    de  l’investissement  en recherche-développement,  l’INSTAT   indique dans  son  rapport  publié  en   2017   que   ceci    est   encore  faible   avec seulement 0,28%   et   se trouverait  selon  la même   structure,   en deçà   de l’objectif  fixé  a,   au moins 1% recommandé   par l’Union africaine.    Par  ailleurs,     en ce qui  concerne  le  système  national  de  recherche,  les   difficultés   y  sont perceptibles.   Il s’agirait  de   l’absence   d’une  loi  d’orientation  de la recherche  scientifique  et  du   développement  technologique   et  l’insuffisance  des  fonds alloués  à  la  recherche-développement. Rappelons  que  le  système  national  de  recherche,   est  un ensemble  coordonné  d’instances et de structures    du  secteur  public  et privé  dont l’une  des missions  est   de   concevoir  et  de   mettre  en exécution  la politique nationale   en  matière   de recherche.    Enfin,   rien  ne  saurait    résoudre   les difficultés   de ces  secteurs  clés  du développement,    sans    la  volonté  politique   et  celle-ci   interpelle   le  premier  ministre  tout  comme,  le  ministre  de tutelle  et   celui  des  mines    qui,  en tant   que décideurs  politiques,   doivent  faire  autant,  sinon  le   contraire   serait  de  l’utopie  face  aux enjeux  actuels.

                                                                                                                            Yacouba   COULIBALY

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