Guinée: Doumbouya menace devant un appel à manifester pour la presse et internet

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Le gouvernement guinéen dominé par les militaires a prévenu qu’il mettrait « hors d’état de nuire » les responsables d’éventuelles violences à l’occasion d’une manifestation prévue jeudi contre les restrictions à la liberté de la presse et à l’accès à internet.

 
Le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) a appelé à manifester « pour libérer les médias et réseaux sociaux ». Il a reçu le soutien du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), important acteur de la vie politique ces dernières années et rare voix à se faire encore entendre malgré sa dissolution par la junte.
 
La junte qui a pris le pouvoir par la force en 2021 a interdit les manifestations en 2022. Le SPPG dispose de moyens limités et la Guinée se remet de l’explosion en décembre de ses stocks de carburant, qui a profondément perturbé l’activité. Le milieu de la presse est par ailleurs divisé.
 
Le ministre de l’Administration du territoire Mory Condé a cependant adressé mercredi soir une vigoureuse mise en garde devant « les messages d’appel à la violence ».
 
« Je rassure le peuple de Guinée (quant à) la détermination du gouvernement à mettre hors d’état de nuire ces individus et à poursuivre les auteurs et les commanditaires de tout acte de violence qui surviendrait suite à ces appels à manifester », a-t-il prévenu.
 
Les organisations politiques ou sociales qui seraient impliquées risquent le retrait de leur agrément, a-t-il ajouté.
 
La Guinée, dirigée pendant des décennies par des régimes dictatoriaux ou autoritaires, a l’habitude que les manifestations dégénèrent en violences.
 
Elle connaît depuis des semaines de sévères restrictions d’accès à internet et depuis des mois des mesures contre la presse.
 
Le gouvernement a justifié la semaine dernière les restrictions à internet par un « problème sécuritaire », sans plus de précision, devant les ambassadeurs ou représentants de partenaires importants de la Guinée venus exprimer leur préoccupation pour la liberté d’expression et la connexion internet.
 
Les autorités ont suspendu mercredi pour neuf mois le site d’information dépêcheguinée et pour six mois l’auteur d’un article sur des fonds publics guinéens considérables qui pourraient avoir été détournés et qui seraient bloqués à Dubaï selon lui.
 
Le syndicat français SNJ-CGT a fait état, avec d’autres, de l’interpellation et de l’expulsion ces derniers jours du journaliste Thomas Dietrich, en Guinée pour une enquête sur la Société nationale des pétroles et le patrimoine de son directeur général selon le syndicat.

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