« Non, nous ne sommes pas fiers de Gérard Depardieu », a déclaré jeudi sur France Inter l’ancien président socialiste François Hollande, en réponse aux propos d’Emmanuel Macron, qui la veille a défendu l’acteur, visé par des plaintes pour viols et agressions sexuelles.
Sur France 5, mardi soir, le président de la République s’est dit « grand admirateur de Gérard Depardieu (…) un immense acteur ». « Il a fait connaître la France, nos grands auteurs, nos grands personnages dans le monde entier (…) il rend fier la France », a poursuivi M. Macron, dénonçant la « chasse à l’homme » contre l’acteur, à la suite de la diffusion d’un documentaire télé choc sur la star du cinéma.
Les propos du chef de l’Etat ont fait réagir de nombreuses associations féministes et responsables politiques, alors que l’acteur, visé par deux plaintes en France pour viol et agression sexuelle, est mis en examen dans l’un des deux cas. Il réfute ces accusations.
« Il a parlé de Gérard Depardieu, de son talent, et de la présomption d’innocence. Moi, je vais vous parler des 14 femmes agressées, des femmes humiliées, des femmes bouleversées par les images qu’elles ont vues, de toutes ces femmes qui voient à travers Gérard Depardieu ce que peut être la violence, la domination, le mépris », a réagi M. Hollande.
Au total, 14 femmes ont témoigné, la plupart dans une enquête de Mediapart en avril, de violences sexuelles de la part de l’acteur. La grande majorité n’a pas porté plainte.
Pour François Hollande, ce qui était « attendu » de la part d’Emmanuel Macron, c’était « de parler des femmes, et pas simplement de dire qu’il était un grand acteur ».
« Non, nous ne sommes pas fiers de Gérard Depardieu », a poursuivi l’ancien président, « quand regardant une jeune fille faisant du cheval et à peine âgée de 12 ans, il la sexualise. Non, nous ne sommes pas fiers ».
S’il reconnaît « les excès » des réseaux sociaux, François Hollande souligne qu' »à un moment, il faut aussi parler clair, et dire ce qu’une action pour les femmes suppose ».
« Il a fait de cette cause (la cause des femmes), la grande affaire de son quinquennat et voilà comment il traite la question de Gérard Depardieu? », s’est-il encore étonné.
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