Inélégant ! Très inélégant le comportement de Karim Wade qui, non content de s’être pris un râteau, par sa propre faute, fonce dans l’ignominie en accusant deux parmi les sept sages de s’être fait corrompre pour contrecarrer sa candidature. Faut-il le rappeler, ces sept juges ont décidé, de manière irrévocable, que ce sont 20 Sénégalais qui sont admis à se lancer dans la course à la Présidentielle. Karim Meissa Wade, fils de Abdoulaye Wade, est mis hors course. Le Conseil
Inélégant ! Très inélégant le comportement de Karim Wade qui, non content de s’être pris un râteau, par sa propre faute, fonce dans l’ignominie en accusant deux parmi les sept sages de s’être fait corrompre pour contrecarrer sa candidature. Faut-il le rappeler, ces sept juges ont décidé, de manière irrévocable, que ce sont 20 Sénégalais qui sont admis à se lancer dans la course à la Présidentielle. Karim Meissa Wade, fils de Abdoulaye Wade, est mis hors course. Le Conseil lui reproche d’avoir déposé une fausse déclaration sur l’honneur qu’il est de nationalité exclusivement sénégalaise. En 2019, il s’était vu retirer de la course pour condamnation par la Crei à une peine privative de droits civiques et politiques. Ainsi donc, c’est de Doha que Karim Wade pourrait observer la Présidentielle qui va se tenir dans moins d’un mois. Une grosse déception pour ses partisans qui se disaient que cette fois était la bonne, vu que le retour de l’enfant prodige du Pds a été maintes fois annoncé mais toujours reporté. Mais, certainement pas pour le concerné qui, à vrai dire, a joué et perdu. Nul ne pouvant se prévaloir de ses propres turpitudes, Karim Wade savait que sa renonciation très tardive à sa nationalité française, suivie de sa fausse déclaration -si l’on en croit les sept sages- allait fatalement déboucher sur son élimination de la compétition. Mais, il a voulu faire croire à ses partisans que c’était possible, avec les légèretés qui sont les nôtres, même quand c’est sérieux. C’était sans compter avec le ministre de l’Intérieur français qui a publié sur le site du gouvernement de Paname le fameux arrêté. Et au mauvais moment. Alla jacta est ! Ce sera sans Karim même si ce dernier a déclaré son intention de saisir la Cour de justice de la Cedeao pour se faire rétablir dans ce qu’il considère être ses droits. Mais, l’on voit mal l’instance communautaire accéder à sa demande. Et l’on ne sait par quel miracle du saint esprit, elle pourra le faire. Parallèlement, Karim Wade a instruit le Groupe parlementaire Wallu de déposer une demande de commission d’enquête parlementaire pour «soupçons de corruption» et «conflit d’intérêts» visant deux membres du Conseil constitutionnel. L’on voit mal, au nom de la séparation des pouvoirs, le Législatif mettre son nez dans le fonctionnement du Judiciaire.
Me Ciré Clédor Ly que nul ne soupçonnerait de connivence avec le juge constitutionnel, Cheikh Tidiane Coulibaly, a dit tout le mal qu’il pense de cette initiative parlementaire visant un magistrat en fin de carrière, tiré de sa retraite pour être au service de la République, qui a maintes fois tenu tête au régime socialiste dont il refusait de satisfaire les commandes.
Nul ne peut reprocher à Karim de vouloir maintenir la flamme de l’espoir chez ses partisans qui pourraient être gagnés par la lassitude de devoir toujours reporter leur ambition de revenir aux affaires à cinq ans plus tard et de miser sur un cheval qui leur fait toujours faux bond au dernier moment. A Me Abdoulaye Wade, fondateur du Pds, personne ne ferait l’insulte de rappeler qu’un parti, son objectif premier, c’est de conquérir le pouvoir. Le second, c’est de s’y maintenir. Lui dont l’ambition était que, justement, les libéraux règnent pour cinquante ans sur le Sénégal. Parce que l’ambition, c’est la sève nourricière d’un parti. Si elle n’est plus là, le parti court à sa perte.
Ronde des charognards
Dans le jargon journalistique, on aurait dit que Thierno Alassane Sall a levé le lièvre. Avec le succès que ça a connu. Même s’il dit, chez nos confrères de L’Obs, n’avoir tiré «aucune fierté» dans ce succès qui a eu raison de la candidature de Karim Wade. D’autres, avec leur manière, ont essayé de poursuivre le lièvre. Le Conseil constitutionnel a «écarté des candidats qui ont des représentativités parlementaires, sur des bases politiques bien identifiées dans des conditions très contestables. C’est quand même incompréhensible qu’un candidat de l’opposition puisse tenter de faire éliminer un autre du même camp», écrit sur X le Secrétaire national à la communication du Pastef dissout. L’allusion à Thierno Alassane Sall est claire. Les appels du pied aux militants déboussolés du Pds le sont tout aussi. El Malick Ndiaye pourrait nous convaincre difficilement que TAS a fait fausse route en dénonçant le jeu de funambule d’un candidat qui s’est prévalu d’une fausse déclaration pour prétendre diriger les 18 millions de Sénégalais que nous sommes. Ce fut, au contraire, une œuvre de salubrité publique. Mais, que voulez-vous ? C’est le propre du jeu politicien que de toujours voir dans le malheur des uns le moyen de son propre bonheur.
Par Ibrahima ANNE
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