Éditorial : L’Adéma-Pasj : la délinquance, l’ignominie et la honte

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Après réception du rapport de l’audit minier le 23 mars dernier et après s’être engagé lors du conseil des ministres du mercredi, 29 mars 2023, de prendre personnellement en main la suite à donner à l’affaire, le Président de la Transition ne doit plus se laisser prendre au piège d’aucun sentiment. Il s’est engagé, dès le départ, à lutter farouchement et efficacement contre la corruption et toutes les délinquances financières et économiques. Il a même, pour cela, invité les magistrats, le 14 septembre 2021, dans le saint des saints de la République, le Palais de Koulouba, à prendre des risques afin que l’action de salubrité nationale soit sans pitié, sans réserve. Il doit être le premier déterminé et le plus résolu, voire le plus téméraire, sur ce théâtre d’opération, en tant qu’officier supérieur et premier magistrat de la République. Le gouvernement, en le suivant, doit être déterminé à aller jusqu’au bout pour démasquer les prédateurs et les fossoyeurs de notre nation, dont certains, comme les délinquants hier haut perchés de l’Adéma-Pasj, continuent à vendre les multiples permis miniers qu’ils se sont octroyés par des crapuleries multiples. Cet assainissement, qui porte les couleurs de la justice, est à faire au nom du Mali et des Maliens car les ressources naturelles de notre pays sont un bien du peuple, et non des larcins pour quelques individus immoraux, serveurs des multinationales qui n’ont que faire de notre bonheur.

Il est bien déjà que le Président de la Transition ait suspendu toutes les livraisons de permis d’exploitation minière. Il est tout aussi opportun de le saluer pour avoir eu la patriote idée de créer la SOREM  (Société de Recherche et d’Exploitation des Ressources Minérales du Mali) dont l’État du Mali est le seul actionnaire, pour justement préserver la nation des délinquances révoltantes du fait de l’Adéma-Pasj durant des années. Mais si tout cela devait aboutir à des compromissions politiciennes afin de faire passer par pertes et profits les actions des voleurs et des receleurs de permis miniers, ce serait tout simplement violer la République.

Que l’Adéma-Pasj est un parti paria dès sa naissance est une vérité que seuls les gredins de la pire espèce essaient de contester. Ce parti, censé symboliser la ruche pour la production du bon miel, nourriture et remède, pour les Maliens, n’a jamais rien fait que de prendre le Mali pour un gigantesque bordel dans lequel ses cadres étaient particulièrement à l’aise de jouer les mères Maquerelle. Un exemple parmi mille : au début des années 2000 (on était à près de deux ans de la fin du règne Adema et on préparait le retour d’ATT), mettant en avant quelques opérateurs économiques véreux, ils montent, à la faveur du boom des nouvelles technologies de communication, Ikatel et Sogetel dont les actionnaires majoritaires n’étaient autres que le président de la République, le patron des services secrets, des ministres, tous Adéma, bien sûr. Dans la Ruche, il ne s’est pas trouvé un seul ange pour dénoncer ce délit d’initié au détriment de l’État du Mali. À cette délinquance de la part de gens au col bien blanc, on mentionnera l’ignominie de cette pratique nauséabonde d’attirer les personnalités dans des chambres de passe et les filmer en pleins ébats sexuels pour les tenir à la gorge toute leur vie. Qu’est-ce que encore l’Adéma-Pasj si ce n’est cette formation politique qui a perpétré contre la démocratie le plus illustre coup d’Etat contre la démocratie si tant est que la démocratie repose sur les partis politiques ? Ce Rouge-Blanc de la honte infecte toujours, il faut veiller à le faire disparaître. Le carton demeure plein.

Amadou N’Fa Diallo

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