Éditorial : Entre démangeaisons et lourd sentiment d’impuissance chez les politiciens ringards, revoilà Dr. Choguel !

Estimated read time 5 min read

Il faut louer le Seigneur des mondes,  Maître de tous les destins. Dr. Choguel Kokalla Maïga, après une méchante pathologie, très  impitoyable, qui l’a envoyé en clinique pour quelques trois mois, revient à son poste et reprend le combat pour le salut de la patrie, grâce à l’opiniâtreté d’une vingtaine de praticiens de la santé, scientifiques de très haut niveau, consciencieux et professionnels, sans doute bénis par Dieu,  leur grand patient étant porté par la baraka. Non, les Colonels ne l’ont point empoisonné pour se débarrasser d’un allié encombrant ! Oui, il a souffert d’une difficile maladie, mais il n’a pas été la proie d’un handicap qui ne laisse aucune autre chance. Le miraculé Dr. Choguel est revenu à son bureau ce lundi, 5 décembre. On a connu dans ce monde, il y a une trentaine d’années, un qui a triomphalement remporté l’élection présidentielle dans son Brésil natal, mais qui est passé outre-tombe avant son investiture. Telle est la chronique bien imparfaite de Dr. Maïga depuis un certain 7 juin 2022.

L’homme est un patriote, on ne peut pas le lui nier. C’est un battant qui ne ménage pas son temps et qui se soucie peu de repos tant qu’il s’agit de servir le Mali. Sauf de mauvaise foi, personne ne peut nier cela. Le Président Assimi Goïta, qui a cotoyé la mort sur de nombreux théâtres d’opération, connaît le niveau de l’engagement patriotique de son chef de gouvernement. S’il avait le moindre doute sur ses capacités physiques, psychiques et morales, il ne l’aurait pas ramené à la tête du gouvernement. Trêve de discours de mégères inguérissables, place à l’avenir. Il importe pour cet avenir de voir les activités et les agissements.

Dr. Choguel est revenu à son poste et il aura à faire face à des centaines de tonneaux des Danaïbes, comprenons. Il a été revu le 25 novembre chez le Président de la Transition à Koulouba, exactement un mois, jour pour jour, après la conférence de presse animée par le M5-RFP dit Mali Kura le 25 octobre. Ce groupe, on ne l’a pas oublié, s’était fendu d’une déclaration le 5 janvier 2022 pour se désolidariser de la Transition, comme s’il prenait date par rapport aux sanctions perfides de la CEDEAO que l’on voyait dans l’air et qui sont tombées quatre petits jours après, le 9 janvier. Délit d’initié ou participation à un secret mortifère ? Ce qui est certain et que l’on peut facilement vérifier dans le temps, la fragilité de l’homme politique malien, faiblesse qui le classe comme opportuniste cherchant toujours à être appelé au gouvernement, est bien connu. Les politiciens ringards du Mali sont ainsi : toujours à la cherche des bons prétextes et subterfuges pour se faire une place au soleil, quitte à ramer à contre-courant des bons principes de la démocratie dont ils abusent avec un cynisme toujours calculé pour, d’après Jeand’Ormesson, qu’elle finisse par se détruire elle-même dans la licence et le désordre. L’exemple de Tiébilé Dramé abandonnant feu Soumïla Cissé, à qui il s’était rallié en 2018 et dont il était devenu le directeur de cabinet de chef de file de l’opposition et a été conséquemment à ce poste son directeur de campagne à l’occasion de l’élection présidentielle de 2018, est assez édifiant : au nom de l’accord politique brandi par IBK et la France, Dramé s’en est allé avec tout le logiciel et la mémoire de feu Soumi en entrant au gouvernement le 5 mai 2019. Il fera un émule, Oumar Hamadoun Dicko.

Ce fut toujours ainsi. Chaque fois que nos politiciens ne siègent pas au gouvernement, c’est la démangeaison chez eux. Cette fois-ci,  c’est devenu plus grave. Ils n’ont plus la haute main sur les subsides du financement public de leurs formations. Les partis et regroupements de partis constituant le Cadre d’échanges pour la réussite de la Transition, structure de lilliputiens et nains politiques rebaptisée récemment Cadre d’échanges pour le retour à l’ordre constitutionnel normal, sont habitués à se défoncer chaque fois que le Médiateur de la maudite CEDEAO est annoncé à Bamako. Dès le 05 novembre, c’est le PSDA d’Ismaïl Sacko qui, pour une série de manifestations programmées à Paris, a organisé la première dans l’indifférence générale. Puis, des responsables du fameux Cadre sont allés visiter la représentation de l’Union européenne le 14 novembre, d’où ils sont sortis bredouilles  Et les voilà chez Mahmoud Dicko le 22 novembre, ensuite chez Chouala deux jours après, pour tenir une conférence de presse le 26 afin de vomir sur la transition. Ce qui ne les a empêchés de se déporter chez le Premier ministre par intérim qui les a poliment reçus, sans doute par l’humour faisant la politesse du désespoir. Goodluck Jonathan a été reçu au palais de Koulouba le 29 novembre, on connaît les propos qu’il a tenus à sa sortie d’audience avec le Président Assimi Goïta. Mais il y a une épidémie politique : de la démangeaison au lourd sentiment d’impuissance chez nos politiciens qui ont boudé les Assises Nationales de la Refondation, ces politiciens ringards-là, parce que certains d’entre eux ont la langue bien pendue, sont condamnés à pinailler.  Triste spectacle.

Amadou N’Fa Diallo

Sur le même sujet

+ There are no comments

Add yours