Démocratie au Mali : Qui veut dissoudre le parti SADI ?

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« Qui veut dissoudre le parti SADI ? ». C’est la question qui revenait sur toutes les bouches quand, le jeudi  28 décembre 2023, aux environs de 13 heures 50 minutes, l’exploit d’huissier en assignation en justice du parti SADI aux fins de sa dissolution, est arrivée à son siège à Djélibougou ».  

Ce n’est plus une simple rumeur. Le parti SADI est menacé de dissolution. Et, pourtant, cette rumeur a longtemps circulé. Mais, personne n’osait croire. Enfin, une telle entreprise n’a pas de sens. Et, pourrait être diversement interprétée. Mais aujourd’hui, la menace est devenue une réalité. Selon plusieurs responsables du bureau politique du parti SADI, la menace ne fait plus l’objet d’aucun doute. « Le jeudi 28 décembre 2024, par exploit d’huissier, le parti SADI a reçu, aux environs de 13 heures 50 minutes, une assignation en justice aux fins de sa dissolution ». L’information nous a été donnée par un responsable au niveau de la Direction du parti SADI.

Le 8 janvier 2024, le Tribunal de Grande Instance de la Commune I du District de Bamako, a été le théâtre d’un type de procès rare au Mali : La dissolution d’un parti politique. En effet, de mémoire de journalistes, depuis 1992, l’on a rarement entendu parler de dissolution de partis politiques au Mali. Selon les informations dont nous disposons, suite à une requête du Contentieux Général de l’Etat, le parti SADI est assigné à comparaître devant la justice malienne aux fins de sa dissolution.

Le 8 janvier 2024, le procès en dissolution du parti SADI, a été reporté au 12 février 2024. Pour le moment, en attendant le renfort des avocats, le parti SADI est défendu par 4 avocats : Me Mariam Diawara, Me Mamadou Camara, Me Kassoum Boubacar Tapo et Me Boubacar Mallet.

Si tout marche bien le 12 février 2024, les débats de fond pourront commencer, après le dépôt des mémoires du Contentieux général de l’Etat et la réplique de la réplique de la défense.

Mais, en attendant, notre source au niveau de la Direction du parti SADI, nous informe que cette assignation en justice aux fins de dissolution du parti SADI, selon le Contentieux général du Gouvernement, est motivée par « les récentes déclarations du Président, Dr Oumar Mariko, concernant la reprise des hostilités entre l’armée et les groupes armés… ». Et, de s’inquiéter de cette nouvelle menace sur la vie des acteurs de la démocratie que sont les partis politiques. « Nous sommes vraiment surpris par cette démarche du contentieux Général de l’Etat, pour la simple raison que Dr Oumar Mariko ne s’est pas exprimé en sa qualité de Président du Parti SADI, mais plutôt en sa qualité de citoyen malien et ancien député à l’Assemblée nationale du Mali », a-t-il indiqué.

Il a estimé que pour ces propos tenus par Dr Oumar Mariko, le parti SADI ne devrait pas être inquiété, jusqu’à être poursuivi en dissolution. Pour la simple raison, il a estimé que la déclaration mise en cause n’a pas été faite au nom du parti et encore moins au nom de ses instances décisionnelles, qui ont même produit une déclaration pour saluer la prise de Kidal par l’Armée malienne. « Donc, nous sommes aujourd’hui surpris que les déclarations d’un membre du parti SADI, fut-t-il le Président, soit une motivation pour demander la dissolution du parti SADI devant les tribunaux maliens. Surtout que Dr Oumar Mariko a été précis en insistant sur le fait qu’il ne faisait pas sa déclaration au nom du parti SADI (les titres évoqués en bas de la déclaration ne mentionnent pas sa qualité de Président du Parti SADI) », a-t-il déploré. Et, mieux, il a estimé que vouloir dissoudre le parti SADI qui est animé par des millions de citoyennes maliennes et citoyens maliens, pour les seuls propos de Dr Oumar Mariko, doit sûrement cacher d’autres intentions inavouées.

« Si le parti SADI avait été pris en violation flagrante de violation de la Charte des partis politiques, nous serons prêts à comprendre le Contentieux Général de l’Etat. Mais, le motif avancé pour assigner le parti SADI en dissolution devant la justice malienne, semble trop léger », a regretté notre interlocuteur.

Assane Koné

 

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