L’homme d’affaires, accusé de crimes sexuels commis contre des adolescentes lors de soirées organisées pour des visiteurs prestigieux, comptait d’importantes relations.
Un juge de New York pourrait dévoiler ce mardi 2 janvier «près de 200 noms liés à la conspiration de trafic sexuel» entre Jeffrey Epstein et Ghislaine Maxwell, rappelle le quotidien britannique The Guardian. Cette liste révélerait ou confirmerait les identités de «dizaines» d’associés, jusque-là dénommés John et Jane Does – l’expression qui désigne une personne non identifiée dans les documents judiciaires. La date limite pour s’opposer à la divulgation des noms était fixée lundi à minuit.
En juillet 2019, le riche financier et proche de Donald Trump était accusé de trafic sexuel de mineurs et d’avoir attiré des jeunes adolescentes, certaines âgées de seulement 14 ans, dans ses demeures pour qu’elles se livrent à des actes sexuels en échange de rétributions. Les faits remontaient à la période 2002-2005. Le 10 août 2019, l’ancien gérant de fonds spéculatifs s’est pendu dans sa cellule new-yorkaise, où il attendait que soit déterminée la date de son procès. Ghislaine Maxwell était quant à elle poursuivie pour avoir fourni au financier, de 1994 à 2004, des jeunes filles mineures qui étaient ensuite exploitées sexuellement. Elle a été condamnée, en juin 2022, à vingt ans de prison.
Des anciens premiers ministres et une avocate de la Maison Blanche
Certains individus figurant sur la liste sont d’ores et déjà identifiés publiquement comme des associés ou des employés d’Esptein et Maxwell, rappelle le quotidien britannique. Mais «il est presque certain», écrit The Guardian, que parmi ceux dont l’identité est encore protégée se trouveront «un ancien président américain, des acteurs, des universitaires et, notoirement, le prince britannique désormais reclus».
«John Doe 36», mentionné dans plus de 50 documents, aurait ainsi été identifié comme étant Bill Clinton, président des États-Unis de 1993 à 2001. Virginia Gruffre, principale accusatrice du financier et qui a accusé le prince Andrew de l’avoir agressée sexuellement quand elle avait 17 ans, affirme l’avoir rencontré sur l’île du financier – où Clinton affirme ne s’être jamais rendu. Virginia Gruffre n’attribue toutefois aucun acte répréhensible à l’ancien président. «Les carnets de vol personnels tenus par l’un des pilotes d’Epstein montrent que Bill Clinton a beaucoup volé à bord de l’avion d’Epstein, notamment lors de voyages à Paris, Bangkok et Brunei dans les années qui ont suivi son départ de ses fonctions en 2001», ajoute The Guardian.
Selon d’autres documents exhumés au cours de l’enquête, notamment des agendas appartenant à Jeffrey Epstein publiés par le Wall Street Journal en mai dernier, le directeur de la CIA William Burns et Kathryn Ruemmler, l’avocate de la Maison-Blanche sous Barack Obama, se trouvent dans cette liste. Le réalisateur américain Woody Allen, le fondateur de Microsoft Bill Gates aussi. Tout comme les anciens premiers ministres de la Norvège, Thorbjørn Jagland, et d’Israël Ehud Barak.
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