Bamako défie Alger : jusqu’où ira l’escalade ?

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Le discours offensif du Premier ministre de transition malien Choguel Maïga le 26 février dernier marque un nouveau pic dans la fronde rhétorique que mène Bamako contre l’Algérie. En révoquant brutalement l’accord de paix de 2015 négocié sous l’égide d’Alger, la junte militaire au pouvoir frappe un grand coup sur le plan diplomatique. 

Car au-delà de cet accord désormais réduit à l’état de chiffon de papier, c’est bien tout le rôle historique de médiation régionale de l’Algérie que le régime contestataire malien entend dynamiter. Les accusations se multiplient pour décrédibiliser ce voisin jugé désormais trop envahissant : ingérence dans les affaires intérieures maliennes, complicité avec les groupes armés terroristes, maintien du régime de sanction internationale contre le Mali…

La rupture semble ainsi consommée entre Bamako et celui qui fut longtemps son allié privilégié. Mais cette défiance ostensible dissimule également une stratégie politique évidente pour la junte. En dressant l’opinion contre l’ancien “parrain” algérien, elle entend consolider son pouvoir et museler les contestations internes grandissantes contre la prolongation de la transition.

Mais en poussant Alger dans ses retranchements, la junte malienne joue avec le feu. Car le voisin dispose de nombreux leviers de déstabilisation, economiques ou sécuritaires. Et l’on peut craindre qu’à force de bras de fer diplomatique stérile, les tensions ne se cristallisent sur le terrain, au Sahel ou le long de la frontière poreuse entre les deux pays. Au risque d’une escalade aux lourdes conséquences régionales.

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