Au Kenya, le discours du roi Charles III sur les abus coloniaux ne fait pas l’unanimité

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En visite au Kenya jusqu’à vendredi, le souverain britannique a reconnu qu’il y avait eu « des actes de violence abominables » commis contre les Kényans lors de la lutte pour l’indépendance. Parmi la société civile, ils étaient nombreux à attendre des engagements plus fermes.

Arrivé au Kenya lundi soir, le roi Charles III a évoqué mardi les abus coloniaux qui y avaient été commis, affirmant qu’il ne pouvait « y avoir d’excuse » pour « des actes de violence odieux et injustifiables ». Il a expliqué que ces actes du passé étaient pour lui « la cause d’un profond regret ». Mais avant même son arrivée, plusieurs voix demandaient déjà des excuses et des réparations pour les violations des droits humains commises par les colons britanniques.

« Nos demandes n’ont pas été prises en compte, c’est décevant. Cela ne suffit pas d’exprimer des regrets. On reconnait ce qu’il s’est passé et puis, que va-t-il se passer ? Rien, déplore Wanjira Wanjiru, la coordinatrice du centre pour la justice sociale de Mathare, un quartier populaire de Nairobi. Nous voulions que le roi Charles dise clairement « je présente mes excuses pour ce que votre peuple a vécu ». Cela aurait forcé les Britanniques à compenser les Kényans. Car nous voulons voir un réel changement. »

Joel Kimutai Bosek préfère se concentrer sur la suite : les réparations. Cet avocat défend des communautés dans l’ouest du Kenya qui demandent compensation pour leurs terres, que les colons se sont selon elles appropriés. Il apprécie les regrets exprimés par le roi. « Venant du roi, je trouve que ce discours était un geste de bonne volonté. Ce n’est pas n’importe quel citoyen britannique, c’est le souverain, le chef d’État. C’est très symbolique et pour moi un cela constitue un pas en avant pour permettre à ceux qui ont souffert d’aller vers une forme d’apaisement. Il a ouvert un nouveau chapitre », estime-t-il.

Même si elles étaient attendues, présenter des excuses risque d’ouvrir la porte à de nombreuses procédures judiciaires. Aussi bien au Kenya que dans d’autres pays du Commonwealth.

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