L’ancien ministre de l’intérieur de régime Jammeh, Ousman Sonko a fait quelques aveux hier mercredi 17 janvier, devant le tribunal pénal fédéral de Bellinzone (Suisse) où il est jugé pour crime contre l’humanité. L’homme a notamment admis avoir rédigé de ses propres mains une note dans laquelle il affirmait que l’ex-président gambien lui avait donné l’ordre de tirer pour tuer des manifestants pro-démocratie en avril 2016. Un ordre qu’il dit avoir refusé d’exécuter.
Le même document révèle aussi les instructions du président d’alors pour remettre les manifestants arrêtés aux responsables de la National Intelligence Agency. Mais M. Sonko soutient qu’il n’a jamais exécuté ses ordres. Globalement, Ousman Sonko se dédouane. Il ne reconnait même pas la partie de la note qui évoque une directive donnée pour harceler l’opposition et lui refuser les autorisations de manifester.
L’ancien ministre a laissé entendre que ces questions opérationnelles étaient gérées par le président Jammeh
Une note qui devrait être utilisée pour procédure d’asile
Rappelons que le document indexé avait été découvert dans une valise, lors d’une perquisition ordonnée par les procureurs suisses dans l’appartement de M. Sonko en 2017.
Selon les explications de cet ancien collaborateur de Jammeh, il avait préparé la note « après avoir été démis de ses fonctions » en septembre 2016. Elle « devait être utilisée (dans le cadre de sa) procédure de demande d’asile en Suisse ».
Les autorités suisses jugent M. Sonko en vertu du principe juridique de…
M. Sonko est jugé en Suisse, loin de son pays, en vertu du principe juridique de « compétence universelle » selon lequel les crimes commis contre l’humanité toute entière peuvent être jugés n’importe où, quel que soit le lieu où les crimes ont été commis.