Les Etats-Unis et l’Union européenne ont averti mardi, dans des déclarations séparées, qu’ils s’apprêtent à renforcer leurs sanctions contre l’Iran après l’attaque lancée contre Israël le week-end dernier.
« Je m’attends à ce que nous prenions des sanctions supplémentaires contre l’Iran dans les prochains jours », a indiqué mardi la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, lors d’une conférence de presse organisée au premier jour des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale.
« L’idée est d’élargir le régime (de sanctions) existant contre les drones iraniens », a de son côté déclaré le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell, à l’issue d’une réunion extraordinaire, en visioconférence, des ministres des Affaires étrangères de l’UE.
Téhéran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche une attaque directe sur le territoire israélien, en riposte à une frappe meurtrière attribuée à Israël contre son consulat à Damas.
Depuis l’arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden, en janvier 2021, « nous avons ciblé plus de 500 individus et entités liés au terrorisme et au financement du terrorisme par le régime iranien » et les divers mouvements qui lui sont liés dans la région, a précisé Janet Yellen.
Et ce, en visant notamment « les programmes de drones et de missiles de l’Iran et son financement du Hamas, des Houthis, du Hezbollah et des milices irakiennes », a-t-elle détaillé.
Mme Yellen a par ailleurs insisté sur le fait que les sanctions prises contre le Hamas ne doivent pas empêcher l’aide d’arriver aux habitants de Gaza, assurant que le Trésor a fait en sorte de « garantir que les sanctions n’entravent pas l’aide vitale ».
« A Gaza, l’ensemble de la population – plus de deux millions de personnes – est confrontée à une insécurité alimentaire aiguë et la majeure partie de la population a été déplacée. Il nous incombe à tous, ici présents à ces réunions, de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour mettre fin à ces souffrances », a-t-elle plaidé.
– Utiliser les avoirs russes –
Par ailleurs, comme l’avait annoncé lundi un responsable du Trésor, Washington entend profiter des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale pour faire avancer le projet consistant à utiliser les avoirs gelés de la Russie pour armer l’Ukraine et la reconstruire.
« Nous continuons à travailler avec nos partenaires internationaux pour libérer la valeur économique des actifs souverains russes immobilisés et garantir que la Russie paie pour les dommages qu’elle a causés », a encore indiqué la ministre de l’Economie et des Finances de Joe Biden.
« Les dirigeants du G7 nous ont demandé de leur présenter une série d’options lors de leur sommet de juin », a-t-elle précisé, indiquant avoir déjà tenu des discussions sur le sujet et espérer « poursuivre ces discussions », avec notamment une réunion du G7 prévue mercredi à Washington.
« Nous envisageons une série de possibilités allant de la saisie effective des actifs à leur utilisation comme garantie », a encore indiqué la ministre.
« L’Ukraine a besoin de plus de soutien et d’un flux continu de soutien, ce qui nous amène à nous concentrer sur la recherche d’un moyen de libérer de la valeur économique et un flux de ressources provenant des actifs souverains russes, environ 285 milliards qui ont été immobilisés », a également souligné Janet Yellen.
L’Union européenne entend elle aussi utiliser les bénéfices provenant des avoirs gelés de la Russie dans l’UE pour armer l’Ukraine, qui devrait permettre de dégager entre 2,5 et 3 milliards d’euros par an en faveur de Kiev.
Le secrétaire adjoint au Trésor, Wally Adeyemo, en a discuté mardi avec le ministre ukrainien des Finances, Sergii Marchenko.
Janet Yellen a elle rencontré mardi son homologue chinois, à l’occasion de la quatrième réunion du groupe de travail économique et financier entre les deux pays.
Parmi les sujets évoqués, « la délégation américaine a continué d’exprimer ses inquiétudes concernant les pratiques non commerciales de la Chine et sa surcapacité industrielle. Les deux parties ont convenu de discuter davantage de ces questions ».
Les réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale ont débuté mardi à Washington et dureront une semaine.