La commission européenne a décidé d’augmenter les droits de visa Schengen. Les frais passent de 80 à 90 euros (de 52 000 à 58 000 F CFA), pour les adultes, et de 40 à 45 euros (26 000 à 29 250 F CFA) pour les enfants.
Selon l’annonce faite sur les plateformes de la commission européenne, la mesure va entrer en vigueur dès la semaine prochaine. « Les nouveaux droits de visa entreront en vigueur le 11 juin prochain. Toutes les demandes de visa déposées dans le monde seront soumises, à partir de cette date, au nouveau droit de visa », rapporte L’Observateur.
Interrogée par le journal, Me Fatou Babou, avocate spécialisée en droit de l’immigration, dénonce la mesure. « On a beaucoup plus de refus de visa sans remboursement de frais. Déjà, on a cette problématique-là, et aujourd’hui, on a cette augmentation des frais. Je pense que cela risque d’aggraver encore la situation des administrations consulaires au niveau de la charge de travail mais également au niveau des injustices quant aux demandes de visa », plaide la robe noire.
Spécialiste des questions migratoires, Mignane Diouf, n’est pas surpris par la décision. Selon l’interlocuteur de L’Observateur, l’Europe reste « dans sa logique de vouloir s’emmurer », en fermant ses portes « aux Africains, Asiatiques et Latinos » qu’elle « ne veut plus recevoir » sur son territoire.
« C’est pourquoi, argumente-t-il, ils ont durci les conditions, dépensé beaucoup d’argent dans le frontex, et ralenti le traitement des demandes de visa. »
Pour Mignane Diouf, il est temps que « nos États africains, les décideurs du monde notamment le monde émergent prennent leurs responsabilités », en appliquant « la réciprocité de demande de visa ». Selon lui, c’est « la seule solution » contre la hausse des frais de visa.
Me Babou n’est pas du même avis. A la place de la réciprocité, l’avocate conseille aux États de « passer par la coopération économique » plutôt que « d’infliger des coûts ». Elle explique : « Les pays doivent mieux renégocier leurs accords avec l’Union européenne et faire valoir les droits de leurs ressortissants parce que le droit de se déplacer fait partie des droits internationaux. »