«Le viol et la pédophilie sont des violences sexuelles très graves qui détruisent la vie des victimes, particulièrement des femmes et des jeunes filles concernées». Ainsi remarquent des acteurs qui pensent que «ce sont des problèmes de protection vitale, de santé et de respect des droits humains qui peuvent avoir des conséquences dévastatrices sur les femmes et les enfants en particulier, ainsi que sur les familles et les communautés».
Des acteurs intervenant dans la prévention et les procédures de prise en charge des victimes de violences, en conclave à Thiès, deux jours durant, les 14 et 15 novembre 2023, à l’initiative de l’Association des juristes sénégalaises (AJS), qui a mis en œuvre un projet intitulé : « Contribuer à l’éradication des violences sexuelles par la sensibilisation, la vulgarisation et l’application effective de la loi criminalisant le viol et la pédophilie en zone urbaine et périurbaine », avec l’appui financier de l’Union européenne.
Le projet intervient dans six régions du Sénégal, à savoir Dakar, Thiès, Kaolack, Diourbel, Saint-Louis et Tambacounda.
Un atelier de renforcement de capacités regroupant une trentaine de leaders communautaires, de «Badienu Gox», de «Bayou Daara», d’imams, d’organisations communautaires de femmes, de chefs de file de la communauté (femmes, hommes, filles, garçons), d’acteurs de la santé, de représentants des instances gouvernementales, d’acteurs du système scolaire, d’acteurs judiciaires, policiers, gendarmes, société civile, entre autres. Avec comme objectif général de mener des actions de vulgarisation, de sensibilisation de la loi portant criminalisation du viol et de la pédophilie auprès des communautés, axées sur le changement de comportement afin de susciter chez elles une prise de conscience et les inciter à devenir porteurs de changement.
Selon la juriste Aminata Samb, membre de l’AJS, Adja Rokhaya Samb, chef du Service départemental de la famille du ministère de la Femme, de la Famille et de la Protection des enfants, « les hommes comme les femmes peuvent être victimes de violences sexistes et sexuelles ».
Toutefois, elles remarquent que « les données et études nationales et internationales montrent que les victimes de violences sexistes et sexuelles sont majoritairement des femmes, qui sont trois fois plus souvent exposées aux violences sexuelles ».
De façon spécifique, la formation vise à « sensibiliser la communauté sur les violences de façon générale et de façon spécifique sur les violences sexuelles et les droits humains » ; « renforcer la connaissance des acteurs sur les violences sexuelles et les droits humains » ; « renforcer la qualité de la prise en charge des victimes de violences basées sur le genre, spécifiquement des violences sexuelles » ; « déterminer un état des lieux du viol et de la pédophilie au niveau local pour avoir une mesure, aussi juste que possible, de l’ampleur du phénomène au niveau local » ; « promouvoir la culture de la dénonciation pour la prévention et l’éradication des violences » ; « favoriser une meilleure appropriation par la communauté de la loi criminalisant le viol et la pédophilie ».