Cela fait plusieurs semaines que les forces armées maliennes ne cessent de reprendre du terrain au détriment des bandits armés qui écument le nord du Mali. En effet depuis la rectification intervenue en mai 2021, les nouvelles autorités sous l’impulsion du président de la transition chef de l’Etat, colonel Assimi Goita et du chef de l’administration Docteur Choguel Kokalla Maiga ont décidé de mobiliser toutes les ressources et toutes les énergies pour restaurer l’intégrité territoriale du Mali mise à mal par 63 ans de chantage. Lors d’une allocution le chef de l’exécutif le Docteur Maiga n’a pas hésité à dire que l’instabilité dans le nord du Mali a affecté même la stabilité de l’Afrique allusion sans doute aux pays du Sahel qui ont subi de plein fouet les dommages collatéraux de la rébellion du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Le MNLA sachant bien qu’il ne faisait pas le poids face aux troupes gouvernementales a fait venir de la Libye tous les grands bandits qui ont profité du chaos pour fuir les prisons. Pour les besoins de la cause, ils se sont déguisés en djihadistes pour par finir devenir des redoutables terroristes pillant et violant sans état d’âme. L’intervention de la communauté internationale par le truchement de la France le 11 janvier 2013 (opération Serval) et le déploiement de la Mission Intégrée multidimensionnelle des Nations Unies( MINUSMA) n’ont pas permis de ramener la paix après dix ans de présence militaire. A malin malin et demi, pour tromper la communauté internationale, le MNLA dans son escroquerie s’est allié au mouvement Ançardine d’Iyad Aghaly pour ne pas s’attirer les foudres de la communauté internationale, le mouvement terroriste est devenu le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad dirigé par Algabas Ag Intallah (HCUA) plus faux que Judas. Pour se donner bonne conscience, ils sont parvenus à convaincre le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) plus modéré en fondant la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) pour peser dans les pourparlers d’Alger suite aux événements du 21 mai 2014 à Kidal. Ces bandits qui sont des véritables magiciens quand, il s’agit de manipuler la langue de Molière ont mis en place le Cadre stratégique permanent (CSP), les autorités de la transition qui se sont inscrites dans la dynamique de la paix n’ont pas vu d’un mauvais œil ce regroupement, une manière de préserver l’Accord pour la paix et la réconciliation issue du processus d’Alger. Les autorités de la transition qui ont compris que ces individus ne sont plus ni moins que des trafiquants de drogue et des contrebandiers ont décidé cette fois de maniller le bâton parce que le chantage a assez duré. Aussi avec le soutien du contribuable malien, les autorités de la transition ont acheté armes et munitions pour préserver la paix. Avec le soutien des instructeurs militaires russes, ils ont lancé une vaste opération de sécurisation du territoire national. Tous les sanctuaires terroristes ont été démantelés. Dans leurs tentatives désespérées de continuer à terroriser les paisibles populations mal les en a pris car la peur a changé de camp. Après le crime de l’humanité commis contre le Bateau Tombouctou, ils ont subi de lourdes pertes lors des attaques de Bamba, de Bourem, de Léré. En désespoir de cause, ils ont lancé des obus contre l’aéroport de Tombouctou. Les auteurs ont été identifiés et liquidés par l’aviation. On peut sans risque de se contredire dire que dans quelques jours Kidal sera le point final de la lutte contre le terrorisme. En effet les forces armées maliennes ont amorcé un vaste mouvement de tenaille dans les Ifoghas dans le but de reprendre la ville de Kidal. Selon les dernières informations les troupes gouvernementales ne seraient plus qu’à 30 kilomètres de la ville.
Si, la révolte de 1963 a été étouffée dans l’œuf, celle des années 1990 poussent les pouvoirs politiques à privilégier le dialogue en prenant en compte les revendications des groupes armés regroupés au sein des Mouvements et fronts unifiés de l’Azawad. Ce faisant ceux qui ont fait le choix des armes ont été intégrés dans les différents corps des forces de défense et de sécurité, certains ont rejoint l’administration générale. Des fonds ont été mis à la disposition de ceux qui ont opté pour les activités commerciales. Pour pallier le manque d’infrastructures dans le septentrion malien plusieurs programmes de développement ont vu le jour, l’autorité du développement intégrée du nord (ADIN), Programme intégré de développement de la région de Kidal (PIDRK) , le Programme spécial pour la paix , la sécurité et le développement au Nord-Mali (PSPSDN) mis en place par le président Amadou Toumani Toure qui était directement rattaché à la présidence de la République. Rappelons que ce projet colossal pour le nord faisait parti de la stratégie nationale de sécurité adoptée par le Conseil supérieur de la défense du Mali en 2009. A ce projet phare, il faut ajouter le lancement du chantier de construction du gigantesque barrage de Taoussa sans compter le projet lac Faguibine qui devait irriguer des centaines d’hectares. A la veille de sa chute le président ATT au cours d’une interview qu’il a bien voulu accorder à notre confrère Alain Foka de RFI a fait savoir qu’il a mobilisé les partenaires techniques et financiers du Mali dans la ville de Kidal pour mobiliser des fonds et sur les 800 milliards de fcfa demandés les bailleurs ont mobilisé plus de 550 milliards de fcfa . Toutes ces initiatives a-t-il martelé visaient à ramener la paix dans le pays. A l’époque ATT disait que le binôme sécurité-développement était le remède approprié contre le terrorisme. Partant, il disait toujours que le développement est la seule réponse durable à un terrorisme dont la pauvreté et la précarité constituent le terreau. Si en 2006, le président Amadou Toumani Toure a pu éviter de justesse une escalade militaire contre des déserteurs de l’armée régulière alors qu’il visitait la ville de Diema, celle qui surviendra suite à la chute du guide libyen le Colonel Mohammar Kadhafi en janvier 2012 aura raison de son pouvoir à quelques pas de la fin de son second et dernier mandat. Il faut le dire le président Amadou Toumani Toure a été pris de court par les événements. Il ne s’attendait pas du tout à une énième rébellion armée au nord après tous les efforts de développement et surtout qu’il avait déjà commencé à faire descendre ses bagages du somptueux palais de Koulouba. Pendant ce temps les partis politiques investissaient déjà le terrain pour la campagne présidentielle. Faut-il le rappeler les leaders politiques ont sorti la grosse artillerie parce que le président sortant ne pouvait plus rempiler pour un troisieme mandat parce que la constitution l’interdisait. Pendant qu’il tentait le tout pour le tout pour ramener la paix, il est renversé le 22 mars 2012 par des mutins dirigés par le capitaine bombardé général Amadou Aya Sanogo. Conséquence les villes du nord du Mali tombent entre les mains des terroristes annihilant tout espoir de développement. Après la libération du nord l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger n’a pas pu ramener la paix malgré la bonne foi du président El Hadj Ibrahim Boubacar Keita ensuite des autorités de la transition. Si après la défaite de 1871 la France nostalgique avait les regards tournés vers la ligne bleue de Vosges, le peuple malien veut faire revenir au sein de la République la ville de Kidal. Il a fallu attendre le 11 novembre 1918 pour que la France récupére ses provinces perdues grâce au soutien de ses alliés. Si le Mali aussi a noué des alliances pour sécuriser son territoire ou est le problème.
Badou S. Koba