Le Conseil national du Patronat du Mali (CNPM) a organisé, ce jeudi 2 novembre, une séance d’échanges entre les acteurs spécialisés et le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du Territoire et de la Population. La rencontre dénommée « Petit-déjeuner Professionnel 2023 » est la première d’une série de dix programmée par le CNPM.
« Urbanisme et Habitat au Mali : quelles sont les initiatives et actions en cours ? Quel partenariat avec le secteur privé ? » Tel était le thème du premier Petit-déjeuner Professionnel organisé depuis la relance de l’initiative par le nouveau bureau du CNPM. Il s’agit, selon Mossadeck Bally, président du CNPM, d’un « cadre d’échange privé public pour améliorer le climat des affaires au Mali ».
Bamako, a déclaré le président du CNPM, est parmi les dix villes à forte expansion dans le monde. Cette urbanisation galopante s’accompagne de défis énormes tels que l’assainissement, la gestion des déchets ou encore l’accès aux logements décents. « Dans ce contexte, le secteur privé peut apporter sa solution », a assuré Mossadeck Bally. Et d’ajouter : « Le partenariat public privé permet de partager les risques du projet ».
« Le chef de l’Etat nous a mis en mission pour régler le problème des Maliens », a indiqué le ministre Imrane Abdoulaye Touré, dans ses propos liminaires. A ses dires, le désordre dans le secteur de l’urbanisme et l’habitat n’est pas un problème de texte. « Tout le malheur vient de la non application des textes à commencer par le Schéma national d’aménagement du territoire », a révélé le ministre devant les professionnels du secteur.
Au Mali, les villes disposent des outils de planification, a déclaré le ministre présenté comme un expert du domaine. Le bât blesse, a-t-il reconnu, c’est que ces outils ne sont pas respectés. « Le non-respect de ces outils est un problème de gouvernance. Nous sommes conscients qu’il faut revoir la gouvernance ». Au cours des échanges, le ministre a répondu aux questions sur la commande publique dans le secteur, le règlement de la dette aux entrepreneurs, le déguerpissement de la zone aéroportuaire.
A l’issue des échanges, le ministre est apparu impuissant face aux désordres dans le secteur foncier. En réaction, le président du CNPM, dans ses mots de conclusion de la séance, a invité à l’Etat à être fort, régalien et juste. « Sans cela aucun développement n’est possible dans ce contexte où certains se croient tout permis en matière foncière ». Mossadeck Bally a appelé le gouvernement à la collecte de la taxe foncière et à la digitalisation du foncier à l’horizon 2033.
Mamadou TOGOLA/maliweb.net