Abdou Diaw, le dépeceur à la Sogas égorgé lundi dernier sur son lieu de travail par son collègue Abdou Mb., laisse derrière lui trois veuves. Deux d’entre elles, Maïmouna Mbengue et Coumba Thiam, ont accepté de témoigner dans les colonnes de L’Observateur. Le journal du Groupe futurs médias les a rencontrées au village du défunt, Ballodji.
Maïmouna Mbengue (1re épouse) : «Abdou Diaw était un homme sans histoires, un grand travailleur. Il se levait tous les jours à 3 heures du matin pour aller au travail. Celui qui l’a tué nous a enlevé le goût à la vie. Il l’a tué une deuxième fois en soutenant à l’enquête qu’il soupçonnait notre mari d’entretenir une relation coupable avec sa femme. Il ne dit pas la vérité. Mon défunt mari n’a jamais fait de telles bassesses. Je sais que nous ne nous remettrons jamais de cette épreuve difficile. J’ai vécu plus de 20 ans avec mon défunt mari, mais il n’a jamais causé du tort à son prochain. Nous réclamons justice pour notre mari.»
Coumba Thiam (2e épouse) : «La veille du meurtre de mon mari, puisque j’étais en voyage à Dakar, j’ai passé la nuit avec lui au quartier Fass Mbao. Quand il s’est réveillé à 3 heures du matin. Il m’a laissée au lit. À 5 heures, j’ai pris le bus pour Touba d’où j’ai rallié Ballodji. En cours de route, vers 6 heures, j’ai reçu son appel. Il m’a demandé si j’étais bien arrivée. C’était son dernier appel. Quelques minutes plus tard- puisque je suis la dernière personne à avoir parlé avec lui au téléphone, j’ai été contacté par un de ses amis. Il m’a caché la nouvelle. Finalement, il m’a demandé le numéro de l’oncle de mon mari. Plus tard, j’ai appris le décès de mon mari. Je suis tombée en syncope. Je n’avais jamais imaginé que Abdou Diaw vivait ses derniers instants sur terre.»