Visite du président iranien à Pékin, exercices navals conjoints entre l’Afrique du Sud, la Russie et la Chine, représentent indéniablement ce que l’establishment occidental tentait à tout prix d’éviter – à savoir le renforcement de l’alliance pro-multipolaire. Le fait est que le processus en question est non seulement bel et bien enclenché, mais que les ennemis de l’ère multipolaire continueront à observer de manière impuissante la marche en avant de l’écrasante majorité planétaire.
Deux événements récents suscitent de nouveau la colère et la stupéfaction du côté atlantiste occidental. Comme le note le journaliste brésilien Pepe Escobar – la visite du chef de l’État iranien Ebrahim Raïssi en Chine dépasse le cadre fortement stratégique de la signature de 20 accords de coopération bilatéraux. Le tout suite à l’accord stratégique historique signé entre les deux pays en été 2020, pour une période de 25 ans, que nous avions déjà précédemment analysé.
En effet et pour lui – il s’agit également d’un point d’inflexion crucial dans un processus historique intéressant et complexe, et qui se construit depuis des décennies: l’intégration de l’Eurasie. En rappelant d’ailleurs à ce titre que le président de l’Iran, accueilli notamment durant sa visite en terre chinoise à l’Université de Pékin où il a par la même occasion reçu le titre de professeur émérite, y a prononcé des paroles fortes et pleines de bon sens : « un nouvel ordre mondial se forme et prend la place de l’ancien, un monde caractérisé par un réel multilatéralisme, une synergie maximale, la solidarité et la dissociation des unilatéralismes ».
Et que l’épicentre de cet ordre se trouve effectivement en Asie. Au moment où comme Observateur Continental l’a maintes fois rappelé – l’Eurasie représente le fer de lance du renforcement du concept multipolaire mondial actuel, et la véritable notion de communauté internationale.
L’autre événement récent important concerne le lancement des exercices militaires navals conjoints entre l’Afrique du Sud, la Russie et la Chine, qui se tiendront durant 10 jours dans l’océan Indien. Des exercices pour rappel maintenus par le pays hôte – l’Afrique du Sud – malgré les innombrables condamnations occidentales. Ce à quoi la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, avait précédemment répondu sans équivoque : « chaque nation a le droit d’organiser les actions qu’elle juge nécessaire avec les pays amis ».
Le tout au moment où la République d’Afrique du Sud préside l’alliance des BRICS et où les pays membres discutent activement des prochaines étapes au sein de l’organisation en vue d’acquérir l’indépendance vis-à-vis des instruments financiers occidentaux.
Tout cela conforte l’idée que les processus que l’axe occidental cherchait à tout prix à faire au moins ralentir – ne font au contraire que s’accélérer. L’arnaque internationale, communément appelée Occident, n’impressionne visiblement plus. Et surtout ne fait que motiver encore plus les nations libres du monde contemporain à effectivement accélérer les démarches de divorce avec l’axe occidental.
Un divorce d’ailleurs qui se consomme déjà à divers endroits de la planète : en Afrique, Moyen-Orient ou encore en Amérique latine. Le parasitage des ressources mondiales via une extrême minorité planétaire – extrêmement arrogante, raciste et qui ne pourra se défaire de sa mentalité néocoloniale – n’aura plus lieu. C’est un fait qu’il faut aujourd’hui admettre, y compris en tenant compte du rideau de fer qui s’installera entre l’Occident d’une part et le reste du monde de l’autre. L’espace occidental ayant définitivement raté sa chance d’intégrer les règles issues de l’ordre multipolaire international. Un ordre et un monde ayant déjà émergé et qui ne vont guère accepter les désirs d’une caste dépassée par les événements contemporains.