Le Vatican a annoncé vendredi l’excommunication d’un archevêque italien ultraconservateur, virulent opposant au pape François, condamné pour « schisme » après avoir rejeté l’autorité du chef de l’Eglise.
Mgr Carlo Maria Vigano, 83 ans, a été exclu de l’Eglise catholique en raison de « son refus de reconnaître et de se soumettre au souverain pontife », a indiqué le Dicastère pour la Doctrine de la Foi dans un communiqué.
Cette décision rare sur un dossier très médiatisé pourrait connaître un fort retentissement dans les milieux ultraconservateurs, notamment aux Etats-Unis où l’opposition au pontificat du pape argentin est forte.
« On connaît ses déclarations publiques qui montrent le refus (…) de communion avec les membres de l’Église qui lui sont soumis et de la légitimité et de l’autorité magistrale du Concile œcuménique Vatican II », a justifié le dicastère.
Cet influent prélat italien, ancien ambassadeur du Saint-Siège aux Etats-Unis, avait indiqué avoir été convoqué le 20 juin devant la justice du Saint-Siège, accusé d’avoir « nié la légitimité du pape François » et « refusé le Concile Vatican II ».
« Je répudie, rejette et condamne les scandales, les erreurs et les hérésies de Jorge Mario Bergoglio (le pape François, ndlr), qui a une gestion du pouvoir absolument tyrannique », avait-il alors fustigé.
« Je considère les accusations portées contre moi comme un honneur », avait-il ajouté sur X.
Le Concile Vatican II (1962-65), considéré comme une adaptation majeure de l’Eglise au monde moderne, « représente le cancer idéologique, théologique, moral et liturgique dont l’+Église synodale+ bergoglienne est la nécessaire métastase », a-t-il encore écrit.
Mgr Vigano, qui a été nonce apostolique (ambassadeur du Saint-Siège) à Washington de 2011 à 2016 avant de prendre sa retraite, est un accusateur chronique du pape et s’est distingué par de multiples prises de positions houleuses contre son autorité.
Il est sorti de l’anonymat en appelant à la démission du pape en août 2018, en publiant une cinglante liste d’accusations sur sa gestion des violences sexuelles dans l’Eglise.
Il l’accusait notamment d’avoir longtemps protégé l’ex-cardinal américain Théodore McCarrick, défroqué en 2019 pour des violences sur mineur.
Il fut Secrétaire général du gouvernorat du Vatican, une position dans laquelle il avait découvert et dénoncé la corruption en vigueur dans l’administration.
Mgr Vigano avait déjà été condamné en 2018 par un tribunal italien à payer 1,8 million d’euros à son frère handicapé pour une affaire de spoliation familiale.