La Banque centrale turque a relevé ce jeudi 24 août son principal taux directeur, de 17,5% à 25%. La mesure vise à enrayer la forte inflation qui mine le pouvoir d’achat des Turcs depuis près de deux ans – une inflation principalement due à la politique monétaire de Recep Tayyip Erdogan. Avec cette nouvelle hausse, la Banque centrale confirme le tournant amorcé après la réélection du président Erdogan fin mai.
C’est la troisième fois depuis juin que la Banque centrale turque relève son principal taux directeur, et cette troisième hausse est la plus élevée. Le doute n’est donc plus possible : la politique monétaire de Recep Tayyip Erdogan, qui soutenait encore l’an dernier qu’il n’y aurait plus de hausse des taux tant qu’il resterait au pouvoir, a opéré un virage à 180 degrés.
Le chef de l’État prétendait que les hausses de taux provoquaient l’inflation. Or, c’est bien au nom de la lutte contre l’inflation – qui atteint 48% sur un an – que le gouvernement turc justifie cette nouvelle hausse des taux. « Nous sommes déterminés. La stabilité des prix est notre priorité », a réagi Mehmet Simsek, le ministre des Finances entré en fonction début juin.
La décision de la Banque centrale confirme que Recep Tayyip Erdogan laisse les coudées franches à la nouvelle équipe chargée de gérer l’économie turque, du moins pour l’instant, dans la perspective des élections municipales de mars 2024. Après la réélection du président fin mai, des sources gouvernementales avaient dit s’attendre à une hausse progressive des taux de 8,5 % à 25 % sur une période de 18 mois. La hausse n’aura finalement pris que trois mois.