– Dans un discours prononcé lors d’une réunion ministérielle diffusée à la télévision nationale
Le président tunisien Kaïs Saïed a dénoncé, mercredi, un complot contre la sûreté de l’Etat et pointant des doigts certaines parties sans les nommer. Il s’est engagé à les tenir pour responsables “dans le cadre de la loi” et à les empêcher de trouver une “porte de sortie”.
Lors d’une réunion ministérielle au palais présidentiel de Carthage, à laquelle ont pris part la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, la ministre de la Justice, Leïla Jeffal, le ministre de la Défense nationale, Imed Mémiche, le ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine et de hauts cadres militaires et sécuritaires, Saïed a déclaré : “ceux qui baignent jusqu’au coup dans la corruption et la trahison (sans les nommer) ne peuvent pas continuer à s’attaquer aux institutions de l’État et à ses symboles. Et quiconque porte atteinte à la sécurité intérieure et extérieur de l’Etat assumera sa responsabilité”.
Il a, en ce sens, fustigé que “ces personnes ne peuvent pas échapper à la loi, et celle-ci doit être appliquée pour préserver l’État, ses institutions et son peuple”.
“Nous n’abandonnerons pas notre patrie. Je promets les Tunisiens que l’on restera unis. Nous continuerons et nous gagnerons, et hors de questions que retournerons en arrière. Nous ne leur laisserons pas une issue sûre”, a-t-il souligné.
Et le chef d’Etat de poursuivre, “certaines parties œuvrent à nuire aux institutions du pays, dénonçant leurs agissements qui équivalent à un complot contre la sûreté intérieure et extérieur de l’Etat. Les prochains jours révéleront la vérité de ceux qui ne se soucient pas des vies des autres”.
Fin novembre dernier, le ministère public a ouvert “une enquête à l’encontre de journalistes, de politiciens et d’anciens fonctionnaires pour ‘complot contre la sécurité intérieure de l’État’ et pour avoir établi des contacts avec des pays étrangers”.
La Tunisie connaît une crise politique économique et sociale depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle le président du pays, Kaïs Saïed, a imposé des mesures d’exception dont la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et du Parlement et la promulgation de lois par décrets présidentiels. Depuis, une nouvelle Constitution a été adoptée par référendum, le 25 juillet 2022 et le 1er tour d’élections législatives anticipées a été tenu le 17 décembre courant.
Certaines forces politiques tunisiennes considèrent que les mesures d’exception de Saïed sont une “consécration du pouvoir individuel absolu”, tandis que d’autres forces y voient une “correction du cours de la révolution de 2011”, qui avait renversé le régime du président de l’époque, Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).
Quant à Saïed, qui a entamé un mandat présidentiel de 5 ans en 2019, il a déclaré que ses mesures sont “légales et nécessaires” pour sauver l’État tunisien d’un “effondrement total.”
*Traduit de l’arabe par Hajer Cherni