« Le gouvernement du Burkina Faso s’étonne du contenu du rapport sur les évènements de Moura du Haut-Commissariat des Nations unies aux Droits de l’Homme » publié vendredi et « marque son incompréhension quant aux conclusions dudit rapport », écrit le porte-parole du gouvernement burkinabè Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo.
« Il exprime sa solidarité au gouvernement et au peuple frère du Mali ainsi qu’à l’ensemble des forces combattantes engagées dans la lutte contre les forces du mal et injustement pris à partie pour des allégations supposées de violation des droits de l’Homme », poursuit M.Ouedraogo dans un communiqué consulté mardi par l’AFP.
La semaine dernière, l’ONU avait affirmé avoir « des motifs raisonnables de croire » qu’au moins 500 personnes auraient été « exécutées par les Forces armées maliennes et les personnels militaires étrangers », en mars 2022 à Moura.
Les autorités de Bamako avaient répondu en dénonçant un « récit fictif », assurant qu’il s’agissait d’une opération antijihadiste dans laquelle aucun ressortissant civil n’a été tué.
« Parmi les morts, il n’y avait que des combattants terroristes », a déclaré le porte-parole du gouverment malien, le colonel Abdoulaye Maïga.
Comme son voisin malien, le Burkina Faso est dirigé par des militaires putschistes et est pris dans une spirale de violences jihadistes depuis plusieurs années.
Selon le communiqué de Ouagadougou, « la violence ignoble et la négation de toute humanité sont celles perpétrées contre les innocentes populations sahéliennes par des hordes terroristes assoiffées de sang, de richesse et de pouvoir ».
Le gouvernement burkinabè dit également s’interroger sur « cette approche des droits humains à géométrie variable qui observe une complaisance suspecte face aux exactions de ces mêmes groupes terroristes et dédouane la communauté des nations, de son devoir de solidarité vis-à-vis des peuples du Sahel, violentés et martyrisés ».
Au Burkina Faso, une enquête a été ouverte après le massacre de 136 personnes – dont 50 femmes et 21 enfants – le 20 avril dernier, par des hommes en uniformes militaires, à Karma, dans le nord du pays.
Lors d’un entretien télévisé, début mai, le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, a appelé à éviter des « conclusions hâtives » accusant l’armée d’être responsable du massacre de Karma.