L’archi-favori de la droite américaine Donald Trump a remporté mardi soir la primaire républicaine dans le New Hampshire face à sa rivale Nikki Haley, se rapprochant un peu plus de l’investiture et d’un match retour contre Joe Biden à la présidentielle de novembre.
Selon des projections de télévisions et plus de 60% des bulletins dépouillés, Donald Trump a remporté environ 54% des voix contre 44% pour son ex-ambassadrice à l’ONU, Mme Haley.
Si elle a aussitôt félicité l’ancien locataire de la Maison Blanche (2017-2021) pour sa victoire dans ce petit Etat du nord-est où elle a fait bonne figure et a nombre de partisans, Nikki Haley a affirmé que « la course (était) loin d’être terminée ». Et elle a averti son camp républicain qu' »une investiture de Trump serait une victoire pour Biden » le 5 novembre prochain.
Depuis sa défaite en novembre 2020, qu’il n’a jamais reconnue face au président Biden et alors qu’il fait face cette année à quatre procès au pénal, Donald Trump est déterminé à prendre sa revanche sur son rival démocrate.
Dans un discours de « victoire », le magnat de l’immobilier qui a bouleversé en dix ans la démocratie américaine, a de nouveau moqué son unique concurrente qu’il a pressée de se retirer. A 77 ans, il s’en est pris une nouvelle fois au président Biden, 81 ans, « le pire de l’histoire » des Etats-Unis, « un pays en déclin et défaillant ».
L’équipe de la campagne Biden a reconnu qu’avec sa victoire dans le New Hampshire, Donald Trump avait « quasiment verrouillé l’investiture par le Parti républicain ».
De fait, « il s’agit maintenant d’une course à deux entre Trump et Biden », a résumé pour l’AFP l’analyste Keith Nahigian, ancien de l’équipe de l’homme d’affaires.
« Relativement bon pour Nikki Haley »
« Biden va être balayé, il est fini », lance un électeur trumpiste de New York, Luis Ferre, 72 ans, venu spécialement soutenir son candidat dans le New Hampshire.
Pour affronter Joe Biden le 5 novembre, il faudra que Donald Trump soit investi cet été par la convention de son parti, au terme de toutes les primaires dans les Etats américains face à Nikki Haley, si elle se maintient.
Le magnat avait déjà emporté haut la main la première primaire dans l’Iowa le 15 janvier et, par le passé, tous les candidats qui ont remporté les deux premiers votes ont été investis par le parti.
Les primaires du New Hampshire ont connu une « participation très forte » selon les autorités locales.
Le ralliement à Donald Trump ce week-end du gouverneur de Floride, Ron DeSantis, un temps considéré comme son principal rival républicain, a ramené le trio de tête à un duel.
Si la bataille est très inégale, l’analyste politique Aron Salomon a reconnu auprès de l’AFP que ce fut « un mardi soir relativement bon pour les partisans de Nikki Haley », laquelle tente de rallier les républicains modérés et les indépendants.
« Démocratie en jeu »
L’ancienne gouverneure de Caroline du Sud, Etat qui votera ses primaires républicaines le 24 février, reproche à l’ancien président populiste très à droite de charrier le « chaos », allusion aux multiples poursuites pénales notamment pour tentatives illicites d’inverser les résultats de la présidentielle de 2020.
Ces derniers jours, Nikki Haley s’est également interrogée sur ses capacités cognitives « déclinantes » après des propos dans lesquels M. Trump semblait la confondre avec l’ex-présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.
Un comble pour Donald Trump, qui se gausse à l’envi de Joe Biden, de son âge et de ses bourdes, imitant même pendant ses meetings sa démarche parfois hésitante.
Côté démocrate, Joe Biden a lui aussi remporté la primaire démocrate dans le New Hampshire.
L’hôte de la Maison Blanche était en campagne en Virginie, près de Washington, avec sa vice-présidente Kamala Harris, sur le thème du droit à l’avortement, accusant Donald Trump de vouloir « à tout prix » le restreindre toujours plus.
Et après l’annonce de la victoire de son rival, Joe Biden a averti que la démocratie était « en jeu », autre grand argument de campagne du président.
Le New Hampshire ne représente que 22 délégués, sur 1.215 nécessaires pour être officiellement désigné candidat républicain.
Mais par rapport à des Etats plus conservateurs, il donne une meilleure indication d’un possible succès électoral national et des primaires suivantes, notamment le « Super Tuesday » du 5 mars.