L’ultra-favori de la droite américaine Donald Trump et son ancienne ambassadrice à l’ONU, Nikki Haley, s’affrontent mardi lors de la primaire républicaine dans le New Hampshire, un scrutin qui devrait décider de la suite de la course à la Maison Blanche chez les conservateurs.
Mardi, « sortez de votre lit et allez voter! », a exhorté l’ex-président lundi soir lors d’un meeting de campagne à Laconia, dans cet Etat du nord-est du pays. « Attrapez votre voisin, attrapez tout le monde, il faut y aller parce qu’il nous faut gagner très largement », a-t-il ajouté.
M. Trump devance Nikki Haley de près de 20 points dans les sondages pour cette deuxième primaire.
« Maintenant nous ne sommes plus que deux personnes et je pense que l’une d’elles ne sera probablement plus là demain », a-t-il prédit, devant une petite foule bruyante, affirmant que « l’heure est venue de se rassembler pour le parti républicain ».
Le retrait ce week-end du gouverneur de Floride, Ron DeSantis, un temps considéré comme le principal rival à droite de Donald Trump avant l’effondrement de sa campagne, a ramené le trio de tête à un duel. Mais la bataille est très inégale.
M. Trump, porté par une base solide de fervents partisans, a déjà remporté haut la main la primaire de l’Iowa le 15 janvier, loin devant Ron DeSantis (deuxième) et Nikki Haley (troisième). S’il écrase sa rivale dans les urnes dans le New Hampshire, il serait extrêmement difficile pour l’ancienne gouverneure de Caroline du Sud de s’en remettre.
La route de Donald Trump, 77 ans, vers sa nomination officielle comme candidat des républicains face au démocrate Joe Biden à la présidentielle de novembre pourrait alors être complètement dégagée.
Mais si Nikki Haley, 52 ans, resserrait fortement l’écart, voire parvenait à arracher une miraculeuse victoire dans cet Etat comptant une proportion conséquente d’indépendants, cela la placerait dans une bonne position pour le prochain scrutin fin février dans son Etat de Caroline du Sud.
De manière anecdotique, elle a déjà remporté un succès dans le hameau de Dixville Notch, la première localité de l’Etat à voter dès mardi minuit, en s’imposant par… six voix à zéro.
– « Large victoire » –
Mais sur l’ensemble de l’Etat, pour elle, ce n’est pas gagné.
Patricia Ferrante, retraitée de 68 ans venant de Hudson dans le New Hampshire, dit « ne pas beaucoup aimer » Nikki Haley et prédit une « large victoire » mardi soir pour M. Trump.
Mme Haley « a l’air d’être du côté des gens qui ont de l’argent, les gens qui méprisent » les autres, déclare-t-elle à l’AFP.
Alors que la retraitée a l’impression que Donald Trump « se tient à nos côtés, nous les travailleurs », affirme-t-elle. « Il ne nous méprise pas ».
En attendant le vote, Donald Trump s’est vanté de son avance dans les sondages sur son réseau Truth Social et a ressorti le sobriquet dont il affuble Nikki Haley: « Cervelle de moineau ».
Ce week-end, il a aussi dit qu' »elle n’était pas assez dure (…), pas assez intelligente (…), pas assez respectée ».
Bien que Donald Trump n’ait cessé de le malmener, Ron DeSantis a appelé à voter pour lui. « Il est clair selon moi que la majorité des électeurs républicains de la primaire veulent donner une autre chance à Donald Trump », a-t-il dit en jetant l’éponge dimanche.
– « Déclin », « chaos » –
Nikki Haley, elle, doit se livrer à un jeu d’équilibriste: critiquer Donald Trump sans s’aliéner les trumpistes.
Elle a notamment questionné ses capacités cognitives après qu’il l’a confondue, dans un discours, avec l’ex-présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.
Donald Trump « n’est tout simplement pas au même niveau qu’en 2016 », a-t-elle attaqué sur CBS, en jugeant l’ancien président en « déclin » et risquant de provoquer le « chaos ».
Un comble pour M. Trump qui ne cesse de se gausser de Joe Biden, de son âge (81 ans) et de ses bourdes, imitant même sa démarche parfois hésitante pendant ses meetings de campagne.
Le New Hampshire ne représente que 22 délégués. Pour être officiellement désigné, le vainqueur républicain doit en obtenir 1.215.
Mais par rapport à des Etats plus conservateurs, il donne une meilleure indication d’un possible succès électoral national et des primaires suivantes. Les électeurs indépendants y sont autorisés à voter aux primaires des deux partis républicain et démocrate, sans y être affiliés.
Donald Trump, poursuivi dans plusieurs affaires, dont l’une pour tentative d’inverser les résultats de l’élection de 2020, doit passer les prochains mois entre les tribunaux et les meetings. Il devait assister lundi à une audience dans son procès pour diffamation à New York mais l’audience a été repoussée.