Une chose est de tendre la main pour dialoguer avec les chefs terroristes, une autre est de poser des actes concrets pour l’amorce de ces pourparlers. Le pouvoir de Transition doit y œuvrer.
L’un des succès les plus retentissants de cette Transition est la reconquête du territoire, dont une partie était occupée, pendant longtemps, par les forces obscurantistes.
En effet, même si certains observateurs signalent encore aujourd’hui que certaines zones du territoire sont toujours infestées par des groupes résiduels de terroristes, il faut admettre que de gros efforts ont été menés par les plus hautes autorités. Ce qui a fait que les FAMAs ont carburé dur pour sécuriser davantage de vastes étendues du territoire national. Il reste que des efforts supplémentaires soient déployés pour le retour de l’administration dans ces zones. Ce qui n’occulte pas que les opérations de reconquête de l’intégrité du territoire a dû passer par une guerre sans répit contre les forces du mal.
Or, il est établi qu’une partie de ces forces obscurantistes est constituée de Maliens, donc des « frères égarés » qu’il urge de ramener au sein de la République. C’est pourquoi les plus hautes autorités ne cessent d’appeler au désarmement et au dialogue, en vue de la réconciliation des cœurs et des esprits.
C’est dans ce sens que le Premier ministre évoquait, récemment, la « main tendue » des autorités envers les chefs terroristes Iyad Ag Ghaly et Amadou Kouffa pour hâter la marche vers la paix. Sauf que l’on se pose des questions sur les mécanismes réels mis en œuvre pour concrétiser cette main tendue. L’Etat a-t-il initié des contacts pour explorer des pistes de discussions avec ces chefs terroristes maliens ? Le gouvernement ne devrait-il pas prendre des mesures concrètes et discrètes de dialogue à la base pouvant permettre à des élus locaux du pays profond d’initier les échanges de pacification ? Pourquoi ne pas réveiller de telles initiatives qui avaient existé dans certaines localités et les renforcer avec les notabilités traditionnelles des zones où Iyad et Kouffa ont gardé des influences réelles connues ?
Dans tous les cas, il ne faut pas perdre de vue que quelle que soient les guerres que l’humanité ait connues, ces conflits finissent autour des tables de dialogue. Et la guerre contre le terrorisme ne fera pas exception. Il est temps que l’Etat concrétise plus efficacement sa politique de la carotte et du bâton, afin de sortir du discours et passer plus vigoureusement aux actes. Ceci, dans la mesure où la question du timing de ces pourparlers est très importante. Il s’agit d’activer rapidement tous les créneaux pour passer autour de la table de discussion en ces moments où le rapport de force est en faveur de l’Etat malien. Car, c’est en ce moment de déroute des forces hostiles indépendantistes qu’il faut, dans la dynamique du retour de l’administration à Kidal et ailleurs, accélérer le processus de discussions entre frères du Mali un et indivisible. Le plus tôt sera le mieux !
Boubou SIDIBE/maliweb.net