Si du point de vue de la gouvernance sécuritaire, le pouvoir du Col Assimi Goïta peut se glorifier d’avoir réalisé une très bonne performance avec la reconquête de la région de Kidal, scellée le 14 novembre dernier, la question énergétique aura été, quant à elle, une grosse épine dans la gouvernance vertueuse attendue..
Le renversement du régime de feu le président IBK a aiguisé les appétits du peuple malien, plus que jamais décidé à voir son quotidien amélioré, par une bonne gestion des affaires de la cité. Et les plus fervents acteurs de ce changement, rassemblés sous la bannière du M-RFP, avaient promis une « gouvernance vertueuse » au peuple. Celle-ci, à en croire le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, devait être marquée par la vertu, les bonnes pratiques, la redevabilité, la transparence, le respect de la chose publique, etc. Bref, cette gouvernance de rupture d’avec l’ancien système ne devrait tenir compte que des intérêts du peuple, le vrai et unique dépositaire de la souveraineté.
C’est ainsi que la Transition s’est attelée avec détermination à la crise sécuritaire, qui a fait perdre au pays, une bonne partie de son territoire. Et, aujourd’hui, l’on voit le fruit de tous ses efforts, avec la reconquête effective de l’intégrité du territoire, dont l’apothéose a été le retour de Kidal dans le giron national, à partir du 14 novembre dernier. Un événement salué et célébré par tout le peuple et par des millions d’admirateurs de par le monde…
C’est au niveau de l’épineux dossier du déficit énergétique que l’on a l’impression que rien n’a changé et la situation de dépendance énergétique s’est empiré. Et la ministre de l’Energie, Mme Bintou Camara, lors de sa sortie explicative, il y a de cela trois semaines, avait tenu des propos qui se révèlent être autrement. La ministre avait pointé un doigt accusateur sur les « vols de carburants », la substitution du fuel par le gaz-oil comme carburant d’alimentation des groupes producteurs du courant électrique, des détournements des camions contenant le carburant alimentant les groupes électrogènes et les centrales, etc. Et Mme Bintou Camara de promettre, qu’après la découverte de ces fraudes et scandales, une amélioration de la fourniture du courant électrique devrait suivre dans les jours d’après. Près d’un mois après ces propos apaisants, la situation des coupures intempestives s’est plutôt empirée. Comment comprendre que la ministre ait signalé autant de scandales et l’on n’a vu aucun délinquant présumé arrêter ? Où est la gouvernance vertueuse promise ? Cette crise énergétique n’est-elle pas finalement la plus grosse fausse note du pouvoir du Col Assimi Goïta ? Tout porte à le croire.
Boubou SIDIBE/maliweb.net