« N’en déplaise à ceux qui seraient tentés de pratiquer la politique de l’autruche, il suffit de prendre un peu de recul pour réaliser que huit mois après la prise en main du Gabon par les militaires, aux tensions politiques s’ajoutent des tensions sociales croissantes du fait du retour de certaines méthodes rétrogrades.
Dites-le lui, que les partis politiques de l’opposition et les populations ne sont pas les ennemis de la Transition, mais que, ce sont plutôt l’exclusion, l’injustice, l’arbitraire, le népotisme, le chômage de masse, l’insécurité mortelle et la mauvaise gouvernance, qui sont les maux que le CTRI doit combattre.
« Dites-lui qu’à ce titre, la population constate déjà, avec beaucoup de regret, le retour de certaines méthodes rétrogrades qui ont déjà vieilli, longtemps décriées et dénoncées qu’elle assimile aux pratiques de l’ancien régime.
« Dites-lui que la plupart des Gabonais dénoncent la dégradation de la sécurité dans le pays et davantage les cas de violences sexuelles basées sur le genre.
« Dites-lui encore que le quotidien de nombreux Gabonais s’est fortement dégradé en raison de l’envolée des prix des produits de première nécessité. De nombreux Gabonais ont dû renoncer à des aliments considérés comme des « produits de luxe » tels que la viande, le poisson frais, les œufs, le lait et les pommes de terre.
« Dites-lui également que le malaise de la jeunesse se ressent, la pauvreté, l’arrogance et l’appropriation de nos richesses par des sujets étrangers, les restrictions de libertés liées au maintien du couvre-feu sur toute l’étendue du territoire national vont donner une virulence particulière à cette vague de ras-le-bol aux relents d’un cocktail explosif.
« Dites-lui enfin que le favoritisme, le clientélisme, le régionalisme, le népotisme dans les nominations et dans la gestion laxiste des affaires de l’Etat, ce qui se passe sous nos yeux aujourd’hui est sans commentaires. Les qualificatifs manquent pour dénoncer ces agissements. D’autant que l’irruption de la famille présidentielle dans la gestion de la chose publique n’est pas de nature à calmer la grande majorité de Gabonais qui ne pensent qu’à une qu’à une véritable restauration de nos institutions.
« Vous autres, collaborateurs zélés qui n’avez que carriérisme en tête, arrêtez de lui jeter des fleurs et de lui vouer un culte de la personnalité. Au contraire, dites-lui que « L’homme d’Etat pense à la prochaine génération. Le politicien pense à la prochaine élection », nous dit l’adage.
« Pour une fois, ayez de l’audace. Osez lui dire toutes ces « vérités » pour espérer un véritable « essor vers la félicité ». »
Pierre Parfait Mbadikumbe
Journaliste/Rédacteur/Consultant communication