C’est une nouvelle page qui s’ouvre dans la capitale des Rails. Les Kayesiens appelaient de leurs vœux la reprise du trafic ferroviaire qui apportait un véritable bol d’air à l’économie de la région
Des larmes de joie pour certains, un sourire de Duchenne pour d’autres. L’émotion était forte, dimanche dernier à la gare de Kayes, au moment où le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a remis le «bulletin» de bord au conducteur du train pour ainsi marquer la reprise officielle du trafic ferroviaire.
L’horloge affichait 13 heures 47 minutes. Comme l’a dit la ministre des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko, un soleil nouveau vient de se lever sur la Cité des rails et ses environs, car «le train siffle de nouveau». C’était donc la grande mobilisation autour de la reprise du trafic ferroviaire. «Il s’agit de notre vie», résume la situation en quelques mots Kalifa Traoré.
«On ne sait pas comment dire merci au président Assimi Goïta», ajoute son épouse. C’est toute la famille Traoré qui a effectué le déplacement pour être témoins de cet évènement. Elle n’était pas la seule. Même les jeunes enfants de Kayes ressentaient étrangement ce besoin de remettre le train sur les rails. «Peut-être que je réaliseai un jour mon rêve, celui de devenir conducteur de train», confie Almamy Sissoko, tout sourire.
L’arrêt du transport ferroviaire entre Bamako et Dakar, depuis mai 2018, a réduit les revenus des usagers et des riverains des rails, limité la mobilité des populations et ébranlé l’économie locale. C’est au regard de ces réalités que le gouvernement a approuvé, le 2 octobre 2019, le Plan d’urgence de relance du trafic ferroviaire de voyageurs et de marchandises entre Bamako et Kayes. Dès son entrée en fonction, le colonel Assimi Goïta a instruit le Premier ministre de hisser au rang de priorité la relance du train au niveau national et la réalisation d’infrastructures routières dans le Plan d’action du gouvernement.
Nul besoin de rappeler l’interdépendance et la complémentarité des modes de transport. Le transport ferroviaire, qui est vital pour les régions traversées par les rails, présente un intérêt indéniable pour l’ensemble du pays. Et le trafic ferroviaire de voyageurs, composante importante de l’activité ferroviaire au Mali, a été préservé à la constitution et à la prospérité de villes et de villages le long de la voie ferrée. Il demeure encore le seul moyen permettant une liaison régulière entre plusieurs zones urbaines et la capitale Bamako.
À l’heure des discours au stade, le ministre des Transports et des Infrastructures avait signifié le rôle crucial que jouaient les rails dans l’économie des régions et des communes traversées. « Quand le train siffle, il annonce des contacts, des retrouvailles et des échanges ; il suscite la joie, l’allégresse au sein des localités riveraines des rails», a commenté Mme Dembélé Madina Sissoko. Aujourd’hui, on peut dire que le train éveille la nostalgie, le souvenir de la belle époque. Surtout, il formule la promesse de lendemains meilleurs. Faisant écho de la satisfaction des usagers du rail, le ministre des Transports et des Infrastructures a déclaré : « Assimi y’a fo, Assimi y’a ke ; teren ko nyenebora autrement», le président Assimi tenu promesse.
Et Mme Dembélé Madina Sissoko d’engager les autorités chargées de la gestion et du contrôle de l’activité ferroviaire à employer tous les moyens de droit pour éviter la résurgence des pratiques illicites et contribuer à la pérennisation de l’activité ferroviaire. «Nul ne peut raisonnablement céder au péché capital de la fraude s’il se rappelle les dommages causés par l’arrêt du train et des activités connexes, de mai 2018 à juin 2023», at-elle martelé.
Kayes : Un centre de dialyse ouvre ses portes
Ce centre installé au centre d’hémodialyse de l’hôpital Fousseyni Daou de Kayes, sera effectivement opérationnel à partir du 7 août 2023. Il a une capacité d’accueil de 120 patients en hémodialyse chronique. Une bonne nouvelle quand on sait que de nombreux patients de cet hôpital souffrent de maladies chroniques telles que l’insuffisance rénale. Ceux-ci étaient obligés de migrer vers la capitale au risque de périr en cours de route.
Le Centre vient donc améliorer l’homogénéité des services au sein de cet établissement. Il est composé de deux grandes salles de dialyse : chacune d’elle à une capacité de 10 générateurs (Fresenus 4008S). Par ailleurs, il comprend une salle de pose de cathéter de dialyse, une salle d’attente pour les patients dialysés, une autre pour le tour de contrôle pour les infirmiers, deux bureaux pour le médecin chef et le major du centre. S’y ajoutent deux salles de garde (infirmiers et manœuvres), un magasin et une salle d’observation. Cerise sur le gâteau : le centre sera doté d’une ambulance médicalisée.
Au stade, le ministre en charge de la Santé a déterminé les actes posés par le président de la Transition à travers tout le Mali. Au nombre des œuvres réalisées à Kayes, le colonel Assa Badiallo Touré a cité la remise de plus de 700 kits alimentaires aux ménages vulnérables, l’organisation de consultations gratuites avec dons de médicaments, des vivres aux veuves de militaires. Ce n’est pas tout. Plus de 30 fourrages, 9 ambulances médicalisées pour des districts sanitaires, des équipements médicaux pour l’ensemble des centres de santé de la région.
Envoyés spéciaux
Issa DEMBELE
Habib KOUYATÉ