Un politologue français spécialiste du Qatar a été placé en garde à vue lundi dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de corruption et de trafic d’influence, ouverte après une plainte de BFMTV, selon une source proche de l’enquête, confirmant une information du Parisien.
Selon cette source, Nabil Ennasri est entendu par les agents de la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE).
D’après Le Parisien, les enquêteurs s’interrogent sur le rôle que ce spécialiste du Qatar, auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, aurait éventuellement joué, notamment au moment de la Coupe du monde de football, comme agent d’influence au profit de la monarchie qatarie.
Cet universitaire, titulaire d’une thèse sur la politique étrangère de l’émirat, est interrogé dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet national financier (PNF) pour des soupçons, notamment, de trafic d’influence, corruption d’agent public national et corruption privée.
Celle-ci est partie initialement de soupçons d’ingérence étrangère, notamment via le lobbyiste Jean-Pierre Duthion, dans le travail de l’ex-journaliste de BFMTV Rachid M’Barki.
Présentateur des journaux de la nuit de BFMTV, M. M’Barki a été licencié en février pour faute grave par le groupe Altice, auquel appartient cette chaîne. Une plainte contre X pour corruption passive et abus de confiance a été déposée.
En cause, des soupçons d’ingérence étrangère dans son travail de présentateur. Cela concerne une douzaine de brèves illustrées en images, ayant notamment trait aux oligarques russes, au Qatar ou au Sahara occidental.
En déplorant un « lynchage médiatique », le journaliste de 54 ans a toutefois admis avoir fait passer à l’antenne des images fournies à sa demande par Jean-Pierre Duthion, décrit comme l’un de ses informateurs.
Le domicile de M. Duthion a été perquisitionné le 27 septembre, tout comme le bureau à l’Assemblée nationale du député écologiste Hubert Julien-Laferrière. Ce dernier s’est depuis mis en retrait de son groupe.
Les magistrats financiers se demandent si l’élu écologiste du Rhône aurait vanté en février 2022 le LimoCoin, une cryptomonnaie qui s’est avérée être une escroquerie, à la demande de ce lobbyiste et contre d’éventuelles contreparties.