Au Togo, Loïc Lawson, directeur de publication du Flambeau des démocrates, et Anani Sossou, journaliste blogueur, sont toujours en détention à la prison civile de Lomé. Alors que plusieurs partis d’opposition et organisations de défense de la liberté de la presse ont appelé à leur libération sans conditions, l’Union internationale de la presse Francophone (UPF) s’implique aussi dans le dossier.
Les deux journalistes, détenus depuis la semaine dernière, sont visés par une plainte du ministre de l’Urbanisme, Adedzé Kodjo, pour « publication de fausses nouvelles » et « diffamation ». Ils avaient évoqué sur les réseaux sociaux le cambriolage chez le ministre avec le vol de 400 millions de francs CFA (600 000 €) en argent liquide.
Alors que plusieurs partis d’opposition et organisations de défense de la liberté de la presse se sont déjà mobilisés pour leur libération. Le président de l’UPF, Union internationale de la presse francophone, Madiambal Diagne, était hier (jeudi) à Lomé pour trouver une solution de conciliation. Il en est reparti confiant et l’a confié au micro de Sidy Yansané, de la rédaction Afrique.
« Les uns et les autres semblent s’inscrire dans une dynamique de décrispation. Les avocats des journalistes ont déposé ce jeudi une nouvelle demande de liberté provisoire, car la première demande avait été rejetée de façon assez expéditive. Mais cette fois-ci, nous osons espérer que cette nouvelle demande de liberté provisoire sera traitée avec beaucoup plus de bienveillance, parce qu’aussi, pour refaire la genèse de cette histoire, les journalistes avaient donné l’information d’un cambriolage au domicile du ministre de l’Urbanisme, ce cambriolage est effectivement avéré, des sommes d’argent importantes ont été dérobées de chez le ministre de l’Urbanisme ; les journalistes avaient annoncé un montant important, la partie civile considère que le montant est faux sans pour autant préciser le montant réel qui aurait été dérobé chez elle. »
RFI : Finalement, l’accusation de fausse nouvelle, ce ne serait pas tant l’existence du cambriolage plutôt que la somme annoncée ?
« Exactement, des journalistes ont annoncé la somme de 400 millions de francs CFA. Elle semble exagérée aux yeux de la partie civile. C’est l’information donnée par les journalistes, il n’y a pas une information qui l’infirme. Toujours est-il que les auteurs du cambriolage ont été arrêtés et sont aujourd’hui en détention, et une enquête judiciaire aussi est ouverte pour cette histoire de cambriolage. »