Après plus de trois ans d’idylle, Yacine Diop, habitant à Thiaroye Gare, décide de rompre avec le transporteur Abdou Mbodji. Le tort de ce dernier, selon la jeune dame : il entretenait, en même temps qu’avec elle, une relation amoureuse avec une certaine Amina.
Le petit-ami largué n’a pas goûté la séparation. Il décide de se venger. Use de trois lignes téléphoniques portables et de fausses identités pour envoyer à Yacine Diop, via WhatsApp, des images pornographiques ainsi que des audio et textes injurieux.
Comme si cela ne suffisait pas, Abdou Mbodji se dévoile sur Snapchat. À visage découvert donc, il balance à son ex un long message audio truffé d’insultes et de propos déplacés. Puis, menace de diffuser sur les réseaux sociaux des photos et vidéos intimes d’elle qui auraient été prises à son insu lors de leurs moments entre amoureux.
Après avoir compris que son ex est l’auteur anonyme des messages WhatsApp douteux et convaincue que ce dernier détiendrait des images compromettantes d’elle, Yacine Diop saisit la Division spéciale de cybersécurité d’une plainte.
Convoqué et entendu sur procès-verbal, le mis en cause cherche dans un premier temps à nier les accusations. Confronté aux éléments de preuves déposés par la plaignante et replongé par les enquêteurs dans le souvenir de son passé pénal (six mois ferme), pour des faits similaires, Abdou Mbodji passe aux aveux.
Mais avant de détailler son mobile et de se justifier, le transporteur jure que ses menaces sur Snapchat n’étaient que du bluff. Qu’il ne dispose d’aucune image des moments intimes passés avec son ex.
Il enchaîne en confessant avoir agi contre la plaignante en représailles au fait que Yacine Diop aurait transféré le contenu de certaines de leurs discussions téléphoniques à des membres de sa famille, dont sa mère. Pour lui faire payer cela, indique-t-il, il lui a envoyé, «sous le coup de la colère», les messages et autres contenus incriminés.
Abdou Mbodji a été déféré au parquet, mardi 8 août. Il est poursuivi pour diffamation, collecte illicite, stockage et menaces de diffusion de données à caractère personnel, injures, atteinte aux mœurs et usurpation d’identité.