Le mouvement des forces vives de la nation (F24) ne décolère pas. Réagissant à la série de manifestations d’une rare violence qu’a suscitée le verdict rendu dans l’affaire Sweet Beauté condamnant Ousmane Sonko à 2 ans de prison ferme, la plateforme pointe la responsabilité totale du président Macky Sall. Face à la presse, ce lundi 5 juin, à la Cité Keur Gorgui à quelques pas de chez Sonko, le F24 a regretté « les scènes de violence inouïes qui sèment le désarroi dans nos universités et nos quartiers ». Les incendies programmés des villas et des voitures, le saccage des biens publics et privés dans de nombreuses localités, selon le F24, sont imputables au Président Macky Sall et à son gouvernement ».
« Depuis la publication du verdict inique d’un procès honteux qui a acquitté Ousmane Sonko des chefs d’accusation de viols et de menaces de mort, le sang coule, le bilan provisoire fait état de 16 morts, (357) blessés et des arrestations par centaines (500) ; les Sénégalais souffrent et manquent de plus en plus de tout. Les restrictions et blocages sur internet et les réseaux sociaux, qui relèvent de pratiques d’un autre âge, ne portent pas seulement atteinte aux libertés individuelles et collectives, elles constituent un facteur d’inertie affectant les transactions financières des institutions publiques et privées », ont dénoncé les leaders de la plateforme regroupant des organisations de la société civile et des partis politiques.
Prenant le contrepied de la police et du ministre de l’intérieur qui font état de la présence de « forces occultes », le F24 rétablit la vérité. « Des vidéos et témoignages multiples accusent des nervis armés, qui seraient proches du pouvoir, de parader dans des pick up, traquant, enlevant, torturant et persécutant des populations désarmées et désemparées », martèle le coordonnateur de ladite plateforme.
Appel à la désescalade
Dans ce contexte de violence et d’incertitude, Mamadou Mbodj et Cie attendent du Président de la République « des solutions salvatrices ». Ils lui demandent de « mettre un terme, avant qu’il ne soit trop tard, aux exactions, à la violence aveugle, à la terreur et, subséquemment, à la vendetta qui s’installe progressivement dans notre pays ». Ils exigent également, « la libération de tous les détenus politiques et appelle le président Macky Sall à créer les conditions de la désescalade, par la levée immédiate du blocus du domicile de Ousmane Sonko et par la prise de mesures allant dans le sens de préserver la paix civile en lieu et place de l’acharnement sur ce dernier ».
Quid du 3e mandat ? « Il est temps que Macky Sall et ses partisans comprennent que F24 et les Sénégalais ne les laisseront pas faire de Ousmane Sonko la troisième victime de leur sport favori de sélection de candidats à la présidentielle de 2024; que F 24 et les Sénégalais épris de justice et de paix n’accepteront pas l’accomplissement d’un coup d’Etat constitutionnel à travers une candidature à un troisième mandat illégal et illégitime », fulmine Mamadou Mbodj qui informe dans la même foulée, la saisine « sans délai » de la CPI afin que «les nombreux crimes commis depuis 2021 ne restent pas impunis ».
Manif’ des 9 et 10 juin
Dans son combat contre la dérive autoritaire de Macky Sall et de son régime, le F24 a saisi l’occasion pour lancer son nouveau plan d’action qui sera accès sur la signature par l’écrasante majorité des sénégalais d’une pétition. Dans la même veine, la plateforme a prévu de durcir le ton à travers une double manifestation les 9 et 10 juin prochain. « Nous demandons aux sénégalais de se mobiliser et à participer massivement aux séries de manifestations pacifiques prévues le vendredi 09 (à la place de la nation) et samedi 10 juin 2023 sur la VDN.