Au Tchad, des opposants au référendum constitutionnel prévu le 17 décembre 2023 veulent empêcher sa tenue. « Ce projet est sous le manteau et sous la table, et c’est le pouvoir seul et ses alliés qui participent », juge Max Kemkoye, président de l’Union des démocrates pour le développement et le progrès (UDP).
Des opposants veulent empêcher la tenue du référendum constitutionnel pour l’adoption d’une nouvelle Constitution. Ce scrutin, qui doit mettre fin à la transition en place depuis la mort du président Idriss Deby en avril 2021, doit se tenir le 17 décembre prochain.
Mais certains opposants ne l’entendent pas de cette oreille. Ils jugent le processus illégitime et opaque et menacent donc d’empêcher la tenue du vote.
« C’est le pouvoir seul et ses alliés qui participent »
À la tête du groupe de Concertation des acteurs politiques, qui rassemble plusieurs partis, Max Kemkoye, président de l’Union des démocrates pour le développement et le progrès (UDP) juge le référendum constitutionnel non-inclusif. « Ce projet est sous le manteau et sous la table, et c’est le pouvoir seul et ses alliés qui participent, lance-t-il. Donc, de ce point de vue, nous ne voyons pas comment nous pouvons prendre part à ce processus. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de mettre toutes nos batteries en marche pour l’empêcher d’ici décembre ».
Voter non, selon lui, ne suffirait pas : « Même si on mobilise les gens pour voter contre ou boycotter, le résultat sera le même, et c’est le même résultat auquel on nous a habitué depuis 30 ans, raison pour laquelle il n’y a pas d’enjeux à participer à cette élection, mais d’empêcher sa tenue. »
L’opposant annonce un « blocage à tous les niveaux », sans plus de détails. Interrogé sur l’éventuel caractère anti-démocratique d’un tel blocage, il rétorque : « Non, ce n’est pas anti-démocratique, c’est aussi là le choix et le droit dévolu à un peuple, parce que les libertés publiques et politiques sont complètement sous cloche. Dans un tel contexte, en principe, on ne devrait pas parler d’une élection référendaire. »
La nouvelle Constitution, si elle est adoptée le 17 décembre prochain, maintient la forme unitaire de l’État, un projet vivement critiqué par les partisans du fédéralisme.