Les Tchadiens ont approuvé avec 86% des voix le projet de nouvelle Constitution soumis par la junte militaire au pouvoir depuis deux ans et demi, a indiqué la commission électorale selon des résultats officiels provisoires.
« Ils ont transformé les résultats, montés depuis longtemps pour les rendre publics aujourd’hui. C’est une honte pour le pays » dénonce auprès de l’AFP Yoyana Banyara, président du Bloc Fédéral qui a appelé à voter non au scrutin.
Pour Max Kemkoye, le président du Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP) qui appelait au boycott, « le taux de participation serait moins que ce que la CONOREC a annoncé, tout le monde a vu le jour du vote le boycott a été respecté. »
Le taux de participation au référendum du 17 décembre est de 63,75%, a annoncé la commission électorale. L’institution se félicite de la bonne tenue du vote ne relevant que des « dysfonctionnement mineurs ». « Les tchadiens ont voté pour l’Etat unitaire fortement décentralisé à 86%. Cependant il faudrait aussi écouter les 14% des Tchadiens qui ont voté non à travers le message qu’ils veulent porter », relève le porte-parole de la coalition pour le oui.
Pour une partie de l’opposition et de la société civile, ce scrutin s’apparente à un plébiscite destiné à préparer l’élection du président de transition, le général Mahamat Idriss Déby Itno et perpétuer une « dynastie » initiée par son défunt père il y a 33 ans, déjà à l’issue d’un coup d’Etat.
Les résultats définitifs doivent être proclamés par la Cour Suprême le 28 décembre.
Ce référendum constitue une étape-clé vers le retour au pouvoir aux civils promis par la junte militaire et finalement repoussé à fin 2024.