Dans la nuit du 17 au 18 janvier aux environs de 23h, à Missira, en CII du district de Bamako, précisément près de l’Ecole Fondamentale de ce quartier, un jeune de 17 ans (AT comme initiales de son identité) a poignardé un autre jeune du nom de Moussa Tandia. C’était à la suite d’une altercation dans laquelle la victime a succombé à ses blessures. Conduit par son oncle et mis à la disposition du Commissariat de police de Quinzambougou, l’assassin (par ce qu’il est mineur) fut déféré dans la même semaine au Centre de Détention et d’Insertion Sociale pour Mineurs et Femmes de Bollé après une comparution devant le Parquet de la Commune II.
La délinquance urbaine et juvénile gagne du terrain dans notre société malgré les efforts inlassables des Forces de l’ordre. En effet, ce cas d’assassinat à Missira s’ajoute à tant d’autres dans la cité des 3 caïmans (Bamako). Tous ces crimes sont presque similaires : commis par des jeunes en possession d’arme, souvent à la suite de banales disputes. Comme cela fut le cas dans la soirée du 17 janvier à Missira, un petit quartier de la Commune II du District de Bamako, qui ne se distingue pas seulement pour ses rues dallées, mais aussi de la vente ainsi que de la consommation des stupéfiants. C’est bien à la suite des disputes qu’un jeune d’une trentaine d’années fut banalement poignardé avant de rendre son dernier souffle, il s’appelle Moussa Tandia.
Moussa Tandia était connu dans le quartier de Missira comme un jeune très respectueux, humble et dynamique. Eduqué dans une famille Soninké, il a gardé toutes les vertus de cette ethnie en termes de sérieux, d’attachement à la religion et du savoir être. Hélas, sa vie fut écourtée par le poignard d’un mineur de 17 ans.
Comment tout cela s’est passé ?
Nous avons recueilli les témoignages de l’ami du défunt, qui a été le témoin oculaire des faits. A ses dires, c’est au moment ou lui-même était à son groupe de causerie (Grin) que le défunt Moussa l’a appelé par téléphone pour venir le rejoindre près de la famille de sa fiancée.
« Comme sa voix était bizarre, j’ai eu le pressentiment de quelque chose et je me suis précipité sur les lieux. A mon arrivée, j’ai trouvé qu’il était en engueulade avec un gamin qui avait même enlevé son short tout en proférant des injures graves. Sans chercher à comprendre, je me suis dirigé vers le jeunot, qui a couru vers une famille voisine. Arrivé à son niveau quand j’ai voulu lui frapper pour injures grossières de mère, les gens sont intervenus pour que je l’épargne. Ensuite, il a pris un caillou et il a commencé à proférer des injures grossières. Encore, nous avons tous les deux foncé sur lui mais nous avons été empêchés une fois de plus par des gens » a-t-il rapporté. Avant de poursuivre que lorsque le calme est revenu, il a pris congé de son ami pour se diriger vers l’Hippodrome II. Curieusement, en cours de route, son esprit n’était pas libéré, c’est pourquoi il a décidé de rebrousser chemin pour répartir rejoindre Moussa. « A mon arrivée sur les lieux, j’ai trouvé que mon ami a été poignardé par son adversaire et était plongé dans un bain de sang. C’est ainsi que j’ai couru derrière l’auteur des faits qui est entré encore dans une famille où l’entrée m’a été refusé par des jeunes assis devant la porte de ce domicile. Immédiatement, je me suis rendu à la maison pour chercher un véhicule afin d’accompagner la victime à l’Hôpital, mais ce véhicule était défaillant. Quand, je suis retourné sur les lieux, j’ai trouvé qu’il était dans un taxi pour l’Hôpital. Et j’ai pris place à ses côtés pour l’accompagner. A notre arrivée, le médecin n’a fait que constater son décès des suites de ses blessures » a déploré le témoin.
Le jeune criminel placé à Bollé !
Depuis lors tout se passa vite. L’auteur du crime, le jeune A.T, amené au Commissariat de Quinzambougou (ex 3ème arrondissement) par son oncle, le18 janvier dans la matinée a reconnu toute sa responsabilité dans le meurtre de Moussa Tandia.
Lors de son interrogatoire, il s’est défendu en ces termes : « Dans la nuit du 17 au 18 Janvier 2023 aux environs de 23 heures, pendant que je m’amusais avec une fille, Moussa m’a proféré des injures grossières de mère. Je lui ai mis en garde de ne plus m’insulter de la sorte. Par la suite, sous le coup de l’énervement je lui ai invité à un combat, chose qu’il n’a pas acceptée. C’est ainsi qu’il a appelé quelqu’un qui est venu. C’est après que les deux ont commencé à me battre avant de me poursuivre jusque dans notre famille. Où j’ai pris un couteau. Au retour, j’ai trouvé que son second n’est pas sur place. Pendant que le nommé Moussa partait, je lui ai demandé de s’arrêter et il a garé sa moto pour venir vers moi. Alors, une lutte s’est engagée entre nous au cours de laquelle, je lui ai poignardé. Du coup, il est tombé par terre et j’ai fui pour rentrer chez nous. C’est ainsi que son second est revenu et il m’a chassé jusque devant notre famille où mon oncle lui a empêché de rentrer…. ».
Par ailleurs, selon certains renseignements, il ressort que l’auteur ne serait pas à son premier cas, chose qu’il a réfuté au Commissariat. Tout compte fait, pour meurtre avec préméditation, il a été déféré, durant la semaine même du crime, au Centre de Détention et d’Insertion Sociale pour Mineurs et Femmes de Bollé. Quant au défunt il a été accompagné à sa dernière demeure le jeudi 19 janvier 2023 par ses parents, proches et amis, vivement épeurés. « Le crime comporte son propre châtiment », le jeune AT apprendra cela durant toute sa vie.
Par Mariam Sissoko