Le Maroc se trouve confronté à une crise environnementale d’une ampleur inédite, marquée par une sécheresse persistante qui se prolonge désormais vers une sixième année consécutive, alerta le ministre de l’Eau, et de l’Equipement, Nizar Baraka, lors d’une conférence de presse tenue jeudi.
Le responsable gouvernemental, Nizar Baraka, souligna l’entrée du pays dans une phase critique, conséquence directe de cinq années successives de sécheresse sans précédent. Les températures en hausse ont exacerbé les effets dévastateurs sur les précipitations, affectant particulièrement le secteur agricole, socle économique du Maroc, qui emploie environ un tiers de la population active et contribue à hauteur de 14% aux exportations nationales.
Au cours des trois derniers mois, les précipitations ont enregistré une chute alarmante, atteignant une diminution de 67% par rapport à la moyenne saisonnière habituelle, intensifiant ainsi la crise de pénurie d’eau qui sévit dans le pays. La situation critique des barrages, ne se remplissant qu’à hauteur de 23,5%, contre 31% à la même période l’année précédente, a été qualifiée de « très dangereuse » par le ministre de l’Eau. Les températures plus élevées contribuent à une évaporation accrue dans les réservoirs, aggravant davantage la situation
Bien que préoccupé, Nizar Baraka a exprimé un certain optimisme en soulignant que les trois prochains mois sont généralement les plus pluvieux au Maroc. Cependant, il a averti que des mesures draconiennes pourraient être nécessaires, y compris des coupures temporaires de l’approvisionnement en eau dans certaines régions.
Face à cette crise imminente, les autorités explorent des solutions alternatives, notamment le dessalement de l’eau de mer. Le Maroc projette la construction de sept stations de dessalement d’ici la fin de 2027, totalisant une capacité de 143 millions de mètres cubes par an. Actuellement, le pays compte déjà 12 stations de dessalement avec une capacité de 179,3 millions de mètres cubes par an, selon des données officielles.
Le lancement imminent de la construction d’une station de dessalement à Casablanca, la plus grande ville du pays abritant six millions d’habitants, marque une étape cruciale dans les efforts du Maroc pour trouver des solutions durables face à la crise de l’eau qui persiste.
Par ailleurs, le responsable gouvernemental a souligné que les programmes de dessalement de l’eau de mer à El Jadida et Safi sont prévus pour atténuer la pénurie.
Nizar Baraka a de même souligné que la responsabilité de faire face à cette pénurie ne repose pas uniquement sur le gouvernement mais incombe aussi à chaque citoyen. Il a en ce sens appelé à une consommation responsable et à l’élimination du gaspillage de l’eau.
Le ministre a conclu en exprimant l’espoir que des pluies abondantes dans les trois prochains mois contribueront à inverser la situation, tout en rappelant que la prévoyance collective et la rationalisation de consommation restent cruciales pour surmonter cette crise sans précédent.