Les Emirats arabes unis ont dit lundi leur indignation après une attaque contre la résidence de leur ambassadeur au Soudan, où ils ont nié à plusieurs reprises les accusations d’implication dans la guerre opposant l’armée aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).
Abou Dhabi a accusé les forces armées soudanaises de cette attaque « odieuse » et « lâche ».
L’armée soudanaise a nié avoir mené l’attaque, soulignant qu’elle ne s’en prend pas aux missions diplomatiques.
L’armée soudanaise accuse les Emirats de soutenir les FSR, une force paramilitaire contre laquelle elle se bat depuis avril 2023 dans une guerre qui a fait des dizaines de milliers de morts, entraîné le déplacement de plus de 10 millions de personnes et créé, selon les Nations unies, l’une des pires crises humanitaires de mémoire récente.
« Les Emirats arabes unis ont fermement condamné l’attaque odieuse qui a été menée contre la résidence du chef de mission des Emirats à Khartoum, par un aéronef de l’armée soudanaise, entraînant d’importants dégâts au bâtiment », a rapporté l’agence de presse officielle Wam.
« Les Emirats ont appelé l’armée à assumer l’entière responsabilité de cet acte lâche », a ajouté l’agence, dénonçant une « violation flagrante du principe fondamental de l’inviolabilité des locaux diplomatiques ».
L’armée soudanaise « condamne et rejette l’accusation des Emirats arabes unis », a-t-elle affirmé dans un communiqué, assurant qu' »elle ne cible pas les sièges des missions diplomatiques, des agences des Nations unies ou des organisations bénévoles, et ne les transforme pas en bases militaires ni ne pille leurs biens. »
« Ceux qui commettent ces actes odieux et lâches sont les terroristes rebelles (RSF), soutenus dans leurs actions par un pays bien connu dans le monde, » a encore dit l’armée soudanaise.
Selon des témoins à Khartoum, des combats intenses ont éclaté dans plusieurs secteurs de la capitale au cours des quatre derniers jours, marquant une recrudescence importante des hostilités.
En juin, l’ambassadeur soudanais auprès de l’ONU, Al-Harith Idriss al-Harith Mohamed, a accusé Abou Dhabi d’apporter un soutien financier et militaire aux RSF, et d’être ainsi responsable de la poursuite de la guerre.
Cette accusation a été rejetée en bloc par son homologue émirati, Mohamed Issa Hamad Mohamed Abushahab, qui a récemment décrit une « tentative cynique de détourner l’attention des faiblesses des forces armées soudanaises ».
Les Emirats ont affirmé que leurs efforts se concentraient exclusivement sur la désescalade et l’atténuation des souffrances humanitaires au Soudan.