Dans un discours prononcé à l’Assemblée nationale, Aurélien Taché, député de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES), a vivement critiqué la réponse de la France à la situation actuelle au Sénégal, ce mardi 6 juin lors de la séance des questions au Gouvernement. Le député a souligné les violences et les arrestations arbitraires qui ont émaillé les manifestations qui ont éclaté le 1er juin, suite à la condamnation d’Ousmane Sonko, principal leader de l’opposition, à 2 ans de prison ferme.
« Madame la ministre, permettez-moi de vous dire que la réponse de la France n’est pas à la hauteur, a estimé Aurélien Taché. Pas à la hauteur parce que les affrontements entre la police et les manifestants ont déjà fait au moins 16 morts. On ne compte plus les arrestations arbitraires, les coupures de messagerie, des réseaux sociaux et même par intermittence de l’ensemble d’Internet depuis dimanche. »
Le député a également exprimé ses inquiétudes quant à la dérive “autoritaire” en cours au Sénégal, qui, selon lui, menace la démocratie dans le pays. Il a souligné que l’affaire Sonko n’était pas un cas isolé, faisant référence à d’autres opposants politiques tels que Karim Wade et Khalifa Sall. “Sans remettre en cause la justice sénégalaise, de réelles questions se posent quant à son instrumentalisation par le pouvoir en place”, évoque-t-il.
Le député écologiste a critiqué le silence du gouvernement français face à la gravité de la situation au Sénégal. Il a rappelé qu’il avait déjà écrit une lettre à la ministre des affaires étrangères sur la situation politique inquiétante dans le pays le 27 mars dernier, mais n’avait reçu qu’une réponse indiquant que la France serait attentive au processus électoral à venir. Le député a souligné que “ce silence ne peut que renforcer un sentiment antifrançais” parmi les Sénégalais avant de poser la question de savoir si “la France va-t-elle se murer dans un silence coupable sur ce qui se passe à Dakar et se prépare-t-elle à reconnaître un troisième mandat du président Macky Sall, pourtant interdit par la Constitution sénégalaise ? ».
En conclusion de son allocution, le député a mentionné le hashtag #freeSénégal, devenu viral sur les réseaux sociaux.