Malgré les efforts, la situation sécuritaire du pays Dogon reste très précaire. Face à la montée en puissance des groupes armés non étatiques avec son lot de décomptes macabres, un élu de la commune de Ouenkoro, cercle de Bankass a décidé de donner de la voix enfin de sauver ce qui peut encore l’être. Sékou GUINDO qui n’est plus à présenter dans cette partie du Mali interpelle encore une fois les plus hautes autorités sans langue de bois.
Jadis vitrine de notre pays dans le monde entier pour ses sites touristiques, sa diversité ethnique et culturelle, le majestueux pays Dogon n’est plus que l’ombre de lui-même. Et pour cause, les hommes sans foi ni loi ont décidé d’en faire un enfer sur terre pour ses habitants. Face à cette situation qui va crescendo, Sékou GUINDO conseiller communal à Ouenkoro, cercle de Bankass fait un état des lieux sans complaisance qui interpelle les plus hautes autorités. Pour lui, le calvaire vécu par les usagers sur l’axe Bandiagara – Bankass – Koro est indescriptible et inadmissible. Comment un État peut être dans l’incapacité de sécuriser une route aussi vitale pour toute une région, s’interroge Sékou GUINDO.
Entre disparition des véhicules de transport et leurs contenus et l’occupation de la presque totalité des communes du cercle de Bankass, Sékou GUINDO décrit un quotidien insoutenable pour le pays Dogon. Il estime haut et fort que Kidal ne vaut pas mieux que la région de Bandiagara dont la souffrance n’émet plus à certains niveaux. L’élu de Ouenkoro très remonté contre cette situation incompréhensible et inadmissible réclame haut et fort des solutions pour régler définitivement cette situation. Il estime que les mêmes pratiques sous Ibk continuent malheureusement dans l’indifférence totale.
Selon lui, au pays Dogon il est inadmissible que les villages entiers qui refusent de signer allégeance aux terroristes soient chassés de leurs terres natales par ces derniers. ” Nous sommes fatigués de voir nos parents quittés leurs terroirs sous la contrainte, nous sommes peinés de les voir erré partout au Mali dans les conditions particulièrement difficiles. Il est temps que les autorités s’assument ou qu’ils nous disent la vérité. Trop c’est trop, a martelé l’ex candidat aux élections législatives dans le cercle de Bankass.
Comment comprendre que les localités et leurs environs comme Bayi, diallassagou, Ouenkoro, sokoura, Tori, Segué, kanibonzon, Soubala soient entièrement ou partiellement sous l’emprise des terroristes. À ses dires, il est triste de voir des parents dormir à même le sol et en plein air, souvent dans les marchés comme à Diallassagou.
À ses dires, le peu d’espoir au pays Dogon réside dans la présence héroïque de Dana. Il a tenu à remercier Youssouf Toloba et ses hommes pour leur présence patriotique. Dépité par la situation, il a fustigé la réponse peu rassurante de certaines autorités. Ces propos venants de celui qui s’est toujours montré disponible pour les populations sur place et celles déplacées indiquent la lassitude des rares bonnes volontés. Pour Sékou GUINDO la situation de Bankass s’empire de jour en jour, d’où l’urgence pour les autorités d’agir dans l’urgence pour sauver des vies.
Anne Marie Soumouthéra