Au Sénégal, le ministère des Affaires étrangères récuse les informations faisant état de la disparition en mer d’au moins 300 migrants en route vers les îles Canaries :« dénuées de tout fondement », selon son communiqué publié mardi 11 juillet. Le ministère affirme que « 260 Sénégalais en détresse ont été secourus dans les eaux territoriales marocaines » depuis le 28 juin. L’ONG espagnole Caminando Fronteras avait pourtant alerté sur la disparition de trois embarcations parties du Sénégal, dont l’une de Kafountine, en Casamance.
Avec notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac
C’est un village de pêcheurs, également prisé par les touristes, au bord de l’océan Atlantique. Mais ces dernières années, Kafountine est également devenu un point de départ pour les migrants, explique le maire de la commune, David Diatta :
« Ces migrants ne sont pas de Kafountine, pour la plupart. Ils viennent du reste du Sénégal, mais également de la sous-région, soit de la Gambie, Guinée-Bissau, Guinée-Conkary, et on voit même des Nigériens. Avant, cela était timide, parce qu’ils partaient plutôt depuis Mbour », soit une ville sur la Petite Côte, à une centaine de kilomètres au sud de Dakar.
David Diatta appelle à une réponse économique, mais aussi sécuritaire : « Les 91 % de la superficie sont dans une zone insulaire. Les îles sont liées entre elles par des fleuves, par des marigots, et il n’y a pas assez de contrôle. Nous avons proposé à ce qu’il y ait un poste de gendarmerie, mais aussi qu’il y ait une base marine. Mais on n’a pas de répondant au niveau des autorités centrales et voici les dégâts. »
De son côté l’ONG Greenpeace Afrique dénonce l’impact d’une « exploitation anarchique et irresponsable » des ressources halieutiques, qui contribue selon elle « à la détresse économique ».