S’il critique la suspension de la Russie de sa participation au traité New Start, le président américain Joe Biden estime toutefois que rien n’indique que Moscou réfléchisse actuellement à l’utilisation de l’arme nucléaire.
Joe Biden a critiqué à nouveau le 22 février la suspension par la Russie de sa participation à un important traité de désarmement nucléaire, ajoutant cependant que rien ne montre que Moscou se rapproche d’une utilisation d’arme nucléaire.
La Russie, qui avait précisé ne pas se retirer du traité, avait justifié sa décision par l’incompatibilité entre les inspections de ses infrastructures nucléaires par les Etats-Unis, prévues par le traité, et le conflit en Ukraine.
«C’est une grave erreur d’avoir fait cela, ce n’est pas très raisonnable», a déclaré le président américain lors d’un entretien avec ABC News en Pologne, avant de repartir pour Washington, renouvelant des propos prononcés plus tôt. Joe Biden a néanmoins ajouté qu’il ne voyait pas dans la décision annoncée par le président Vladimir Poutine d’éléments indiquant «qu’il réfléchit à faire usage d’armes nucléaires ou de quelque chose de ce type». Joe Biden a ajouté qu’il n’a vu «aucune preuve» permettant d’établir un changement dans la politique nucléaire de la Russie.
La suspension par Moscou de sa participation au traité russo-américain New Start sur le désarmement nucléaire avait été approuvée le 22 février par les deux chambres du Parlement russe.
«Nous savons que l’Occident est directement impliqué dans les tentatives de frapper nos bases aériennes, et maintenant, ils veulent inspecter nos installations de défense ?», avait raillé Vladimir Poutine en expliquant la décision. «Via les représentants de l’Otan, on nous adresse des ultimatums : “Vous, la Russie, faites tout ce sur quoi on s’est mis d’accord, notamment New Start, et nous, nous ferons ce que bon nous semble”», avait poursuivi le président russe. «Je répète que [la Russie] ne se retire pas du traité, non, mais qu’elle suspend sa participation. Avant de reprendre le dialogue sur cette question, nous devons comprendre nous-mêmes ce que les pays de l’Otan comme la France et le Royaume-Uni revendiquent et comment nous allons prendre en compte leurs arsenaux stratégiques», a-t-il expliqué.
Le ministère russe des Affaires étrangères avait précisé le 21 février que Moscou continuerait de respecter la limitation de son arsenal nucléaire malgré la suspension de New Start, jusqu’à la fin effective du traité le 5 février 2026. Joe Biden, ainsi que son chef de la diplomatie Antony Blinken, ont assuré que Washington était toujours prêt à travailler avec Moscou sur ce sujet.