La sécurisation du territoire national, et la bonne organisation des élections générales afin de permettre le retour à une vie constitutionnelle normale… Ce sont là deux grands défis majeurs du Colonel Assimi Goïta et de l’équipe dirigeante. Les Maliens fondent beaucoup d’espoirs sur le tombeur d’IBK afin de relever ces défis et de sortir le Mali du gouffre dans lequel il a été plongé sous l’ancien régime.
En effet, parmi les axes prioritaires de refondation du pays on retrouve la préoccupante question sécuritaire. En sept ans de mandat (2013-2020), l’ancien Président IBK a plongé le Mali dans une situation chaotique. Pis, l’insécurité s’est étendue dans presque tout le Nord et le Centre du pays à cause des activités criminelles de différentes organisations djihadistes. En plus le Mali a connu de nombreux foyers de tensions intercommunautaires qui ont fait de des victimes par les populations civiles.
Face à cette situation désastreuse, les nouvelles autorités, dès la prise du pouvoir, ont mis l’accent sur le recouvrement de l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale gravement compromises depuis plusieurs années… Ainsi, des mesures fortes ont été prises pour permettre aux forces armées et de sécurités de se consacrer à cette mission qui est et demeure une mission de survie pour le Mali. Et pour cause…
L’acquisition de matériels pour les FAMA, la diversification du partenariat entre le Mali et d’autres pays, l’intensification de la coopération militaire entre le Mali et la Russie, le changement de stratégie dans la conduite des opérations militaires (l’armée n’est plus confinée dans ses camps), le recrutement massif au sein des différents corps, l’amélioration des conditions des hommes… ont été, entre autres, les priorités du Colonel Goïta.
En peu de temps, des résultats ont été enregistrés sur plusieurs fronts. Et petit à petit la confiance renait au sein des populations.
Renforcement des capacités des FAMA
Précision : conformément au premier axe du PAG (Programme d’action gouvernemental), à savoir le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire, l’armée a adopté une position plus offensive et s’est efforcée de combler le vide sécuritaire après le départ de Barkhane. En deux ans de pouvoir, la transition a réalisé beaucoup de choses dans le domaine de la sécurité et du renforcement des capacités des FAMA. L’on note, entre autres, « le recrutement de 6 000 éléments, l’acquisition de plusieurs avions et hélicoptères de combat, la réalisation de 11 500 patrouilles de sécurité, la construction et l’opérationnalisation de 43 postes de sécurité, 41 Postes de sécurité à Bamako, I Poste de sécurité de Koulikoro – Tanabougou), et la construction de 26 unités de sécurité (13 Commissariats, 3 Brigades, 3 P DSG, 2 Centres de Secours, I Poste de Secours Routier, 2 Pelotons de la Garde, I Légion de gendarmerie, I Groupement de la Garde) » ont été effectuées . S’y ajoute le renforcement des effectifs des forces paramilitaires avec le recrutement de 4 250 agents (3 250 au compte de la Police nationale et 1 000 pour la Protection civile), et l’acquisition de 52 ambulances type Véhicule de secours et d’assistance aux Asphyxiés et Blessés (VSAB) et d’autres matériels et équipements majeurs pour les forces de défense et de sécurité. Nous enregistrons également des actions de renforcement du cursus de formation à savoir, l’ouverture de l’École de Guerre du Mali (EGM) et la réouverture de l’École Militaire d’Administration le 1 octobre 2021, après deux (02) ans de fermeture.
L’on note également le désarmement et le recrutement spécial de 2 481 ex-combattants issus des Groupes d’autodéfense, le déclenchement de plusieurs opérations militaires d’envergures à travers le pays, l’acquisition d’équipements militaires dont des drones et des aéronefs adaptés aux réalités géographiques. Ainsi, on note une amélioration significative de la gouvernance de la sécurité qui a permis aux forces de défense et de sécurité d’assurer efficacement leurs missions.
Autre défi…
Le retour à une vie constitutionnelle normale est sans nul doute le grand défi qui attend le Mali, après bien-sûre la paix et la quiétude de ses populations. Et pour y parvenir, le pays s’apprête à organiser des élections dont la première est le référendum, prévu pour le 18 juin prochain. La bonne organisation de l’ensemble de ces élections est aujourd’hui une des préoccupations du président de la transition. Ainsi, une réforme électorale a été adoptée. Elle concerne plusieurs champs. Outre, la relecture de certains textes régissant les élections comme la loi électorale, la loi organique relative aux députés et de la Charte des partis politiques. Les reformes doivent touchées, entre autres, l’administration électorale, les contours de la structure unique chargée de l’organisation des élections, conformément aux recommandations du Dialogue National Inclusif ; la problématique du fichier électoral et des modalités d’inscription sur les listes électorales ; les mesures spécifiques d’organisation des élections couplées ; la gestion des résultats de l’élection, depuis le bureau de vote jusqu’à la Cour Constitutionnelle ou à la Cour Suprême…
Déjà l’on enregistré des acquis : l’adoption par le Conseil National de la Transition (CNT) de plusieurs projets de loi relatif à la réorganisation territoriale (six projets), la mise en place de l’organe de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE).
Par ailleurs, le processus d’élaboration d’une nouvelle Constitution est engagé. En octobre 2022, le projet de Constitution a été présenté au Président de la Transition.