Selon le Bureau international du travail (BIT), environ 160 millions de travailleurs dans le monde souffrent de maladies professionnelles et 270 millions sont victimes d’accidents du travail. Le coût que les blessures, les maladies et les décès liés au travail causent au PIB reste énorme.
« Le travail tue au total 2,3 millions de travailleurs et de travailleuses chaque année, soit 6 300 personnes par jour. Cela entraine des pertes en ressources humaines dont les coûts sont estimés à près de 4 % du produit national brut annuel. Le préjudice est également social, parce qu’entrainant l’absentéisme, le raccourcissement de la vie professionnelle pour cause d’invalidité, le chômage et la pauvreté.
En Afrique, du fait des insuffisances de la protection en SST, les risques liés à l’exercice d’un emploi sont 2,5 fois plus élevés que la moyenne mondiale. Ce qui nécessite de porter une attention particulière aux secteurs d’activités à haut risque ainsi qu’au secteur informel », a expliqué Mamadou Camara Fall, Secrétaire générale du ministère de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion.
D’après lui, toujours au plan national, le nombre d’accidents du travail est passé de 2 246 en 2013 à 2 465 en 2014, puis à 1 906 en 2015, selon le Programme national de sécurité et santé au travail.
Vu les statistiques qui font froid dans le dos, l’Organisation internationale du travail (OIT) préconise d’inclure la sécurité et la santé au travail dans les programmes de la formation professionnelle et technique.
Il définit la sécurité et la santé au travail (SST) comme étant « un ensemble d’actions destinées à prévenir les risques professionnels, à protéger et à promouvoir la santé des travailleurs par l’évaluation et la gestion des différents risques présents en milieu de travail. Ces risques peuvent être de diverses natures : psychosociaux, physiques, chimiques, biologiques, ergonomiques et mécaniques ».
D’après Marie Diallo, Directrice de la Prévention des risques professionnels à la Caisse de sécurité sociale, la tranche de 15 à 35 ans présente le plus fort taux de sinistralité dans les milieux professionnels.
Ainsi, le fait d’implémenter le réflexe sécuritaire le plus tôt possible chez l’individu donne des résultats probants.
Ainsi, pour valider le document de projet d’intégration de la sécurité et santé au travail dans la formation professionnelle et technique, la Direction de la Caisse de sécurité sociale organise un atelier de trois jours à Saly.
En sa qualité d’inspecteur du travail et de la sécurité sociale, Mamadou Camara Fall estime qu’inclure dans les programmes de la formation professionnelle et technique les bases de la sécurité et de la santé au travail permettra de doter à tout futur travailleur de compétences requises en sécurité et santé au travail, d’investir dans le milieu de travail, qu’il soit formel ou informel.
Le conseiller technique du directeur général du Travail et de la Sécurité sociale, Mouhamed Mactar Loum, indique que « l’entreprise est un endroit où le travailleur est habilité à vivre de façon vivable, convivial et allègre jusqu’à être admis à faire valoir ses droits à la retraite et le faire de la façon la plus digne possible ».
« Combien sont-ils les travailleurs qui vivent un traumatisme de façon ineffable à cause d’un accident de travail. L’accidenté du travail qui à la chance de mourir peut être beaucoup plus chanceux que celui qui survit à ses blessures. Ce dernier peut à vie être traumatisé. Toutefois, l’accident de travail n’a rien de fatal. Il suffit d’enrayer les risques à leur source, mais il est aussi possible d’empêcher que l’accident du travail se produise », a soutenu M. Loum.