Les clés d’avions d’attaque et d’entrainement avancé de types Albatros L39 de fabrication russe et de drones Bayraktar TB2 de reconnaissance et de combat de fabrication turque ont été remises hier au chef d’état-major de l’Armée de l’air, le général Alou Boï Diarra, par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. C’était au pavillon présidentiel de l’aéroport international président Modibo Keita-Sénou, en présence du président du Conseil national de Transition (CNT), le colonel Malick Diaw, du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, des membres du gouvernement, des autorités militaires et des ambassadeurs de la Fédération de la Russie et de Türkiye au Mali.
La réception des nouvelles acquisitions intervient après une autre effectuée, il y a juste deux mois. Ces nouveaux appareils se composent d’avions d’attaque et d’entrainement avancé de types Albatros L39 de fabrication russe, de drones Bayraktar TB2 de fabrication turque. En effet, l’Albatros L39 est un avion de chasse, d’attaque au sol, d’appui aérien rapproché. Il est également utilisé pour l’entrainement avancé des pilotes de chasse. Par contre, Bayraktar TB2 est un drone tactique de surveillance, très moderne, doté des dernières technologies de sa catégorie qui peut effectuer des missions de reconnaissance et de surveillance, d’ajustement de tirs d’artillerie et de frappes aériennes.
EFFICACITÉ DU RENSEIGNEMENT- Le chef d’état-major de l’Armée de l’air, en réceptionnant ces appareils, a réitéré ses remerciements aux autorités de la confiance portée en lui et ses frères d’arme dans la gestion de la crise que notre pays traverse. Face à la guerre asymétrique imposée par les groupes terroristes, selon le général Alou Boï Diarra, la priorité des opérations se résume en un domaine essentiel à la fois simple et extrêmement difficile à résoudre. Comment identifier et neutraliser l’ennemi caché au sien de la population sans épuiser nos propres ressources humaines et matérielles, et surtout en préservant cette population civile qui constitue le seul enjeu qui vaille ?
Pour y parvenir, des réflexions au sein des états-majors ont identifié la combinaison des facteurs essentiels pour lutter efficacement contre le terrorisme. Il s’agit d’une part de l’efficacité du renseignement pour savoir et anticiper. Et d’autre part, d’avoir la capacité d’analyser, de décider et d’intervenir assez rapidement pour exploiter ce renseignement avant que la cible n’ait le temps de disparaître. Ainsi, sur le plan opérationnel, tous les efforts d’adaptation des FAMa, ces dernières années, peuvent se résumer à la réalisation optimale de cette combinaison de fonction d’anticipation et d’intervention. «Les résultats que nous observons aujourd’hui prouvent à suffisance, d’une part, que le cap fixé est le bon, et d’autre part, que le mode d’action choisi nous rapproche effectivement de l’objectif», a soutenu le chef d’état-major de l’Armée de l’air.
L’officier général s’est réjoui des progrès et capacités importants réalisés dans le domaine du renseignement. «Actuellement, le soldat malien ne dépend plus uniquement des seules sources humaines pour se renseigner. Il a désormais d’autres capteurs qui vont des équipements de renseignement basiques, aux bijoux technologiques les plus sophistiqués dont il ne pouvait que rêver devant son téléviseur», a-t-il apprécié.
L’Armée de l’air est dotée depuis un certain temps de plusieurs drones qui sont en opération permanente sur le front et obtiennent des résultats remarquables. Ces appareils hautement polyvalents, selon les témoignages du général Diarra, augmentent significativement les capacités d’observation, de reconnaissance, de renseignement, de surveillance de notre armée. Et surtout de sa force de frappe en tout temps et en tout lieu.
«La capacité de frappe et d’intervention rapide est un des facteurs de notre efficacité face aux terroristes. Dans ce domaine, les drones Bayraktar TB2 représentent une parfaite combinaison tout en étant capable simultanément de collecter le renseignement mais aussi d’intervenir pour détruire toute cible détectée, identifiée et validée par le commandement inter-armée», a expliqué le général Alou Boï Diarra.
Le chef d’état-major de l’Armée de l’air indiquera également que ces nouveaux appareils ont déjà permis d’accélérer le renversement de la tendance. Les vecteurs aériens comme des avions d’attaque Albatros L39, Sukoi 25, Super Tucano, hélicoptères d’attaque permettent de mener efficacement le combat contre l’ennemi. Également, soulignera-t-il, les efforts conjugués des aviateurs et de leurs camarades dans les manœuvres interarmées ont permis une reprise de l’initiative qui est désormais installée, durable et soutenue.
Enfin, il a promis d’en faire bon usage de ces nouvelles acquisitions. Car, a-t-il rappelé, les règlements et les protocoles d’utilisation sont stricts pour éviter tout amalgame, toute confusion entre combattants et non combattants pour la meilleure protection des populations civiles.
DÉPOSER LES ARMES- Pour sa part, le ministre de la Défense et des Ancien combattants, ces nouveaux systèmes d’armes réceptionnés viennent s’imbriquer parfaitement dans une architecture de défense qui a déjà fait ses preuves sur le terrain. Les drones de reconnaissance et de combat et les avions de chasse augmentent davantage, selon lui, le rayonnement de nos unités de manœuvres sur le terrain. «La montée en puissance des FAMa est ainsi consolidée», s’est-il réjoui. En effet, l’Armée malienne maintient sa posture offensive pour la déroute des terroristes.
Le colonel Sadio Camara a fait savoir que les opérations agressives menées par nos troupes contre les bandits ainsi que l’attitude professionnelle et protectrice de nos soldats vis-à-vis des populations ont déjà convaincu des dizaines de combattants de déposer les armes et venir se rendre. «Beaucoup d’entre eux sont déjà en voie de réinsertion, sous la surveillance et la protection des forces de l’ordre», a-t-il révélé.
Dans cette optique, le ministre de la Défense a exhorté les terroristes qui veulent revenir à la raison à s’inscrire résolument dans cette voie. La nation est prête à leur ouvrir les bras, à condition qu’ils acceptent de vivre selon les lois de la République. Aux récalcitrants qui pensent que les profondeurs des grottes et le couvert des forêts leur offrent encore un quelconque répit, le colonel Camara a averti que nos bombes et nos troupes d’assaut les traqueront.
Au cours de cette cérémonie, une minute de silence a été observée en la mémoire des personnes disparues au cours de cette guerre pour la restauration de la sécurité.