Macky Sall a prononcé, ce vendredi, un discours lors du sommet Russie-Afrique qui se tient à Saint-Pétersbourg. Le chef d’État sénégalais a notamment invité son homologue russe, Vladimir Poutine, à renouveler “l’Accord sur l’initiative céréalière de la Mer noire et la levée des entraves au commerce de l’engrais”. “C’est à ces deux conditions que l’Afrique pourrait éviter une crise alimentaire majeure, alors même qu’elle continue de subir de plein fouet les effets néfastes de la pandémie”, a-t-il plaidé. Seneweb vous propose l’intégralité de son discours.
“Excellence, Monsieur Vladimir Poutine, Président de la Fédération de Russie,
Chers collègues,
Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais d’abord vous remercier, Monsieur le Président Vladimir POUTINE, pour votre accueil convivial et toutes les dispositions prises afin de faciliter notre séjour.
Je me réjouis de vous retrouver pour la 3e fois en deux ans, après notre rencontre du 03 juin 2022, en ma qualité de Président en exercice de l’Union Africaine, et plus récemment, le 17 juin dans le cadre de la mission africaine de bons offices.
Ce sommet s’inscrit dans le même esprit de concertation russo-africaine dont les origines remontent aux années de lutte pour la décolonisation de notre continent.
Les relations politiques russo-africaines sont excellentes. Je m’en félicite.
Mais je pense que nous avons encore des efforts à faire pour donner un contenu plus consistant à notre coopération économique.
Le potentiel de notre partenariat est énorme : L’Afrique, c’est 30 millions de Km2, plus d’un milliard trois cents millions d’habitants.
La Russie, c’est plus de 17 millions de km2 et plus de 144 millions d’habitants.
Ensemble, notre continent et votre pays constituent un géant démographique et disposent de l’essentiel des ressources naturelles de la planète.
Nous avons donc de quoi coopérer dans quasiment tous les domaines : agriculture et agroalimentaire, infrastructures, hydrocarbures, mines, transport, industrie et TIC pour ne citer que quelques secteurs.
Cependant, il nous faut bâtir des mécanismes adéquats et pragmatiques d’investissement, de financement et de partenariat pour transformer notre potentiel en actes et réaliser une prospérité partagée.
Dans l’immédiat, un des soucis majeurs de l’Afrique, c’est la paix et la sécurité à l’échelle continentale et mondiale.
Nous souhaitons la désescalade pour aider à l’accalmie et à la restauration du libre commerce des céréales et des fertilisants.
Dans le même sens, je voudrais renouveler mon appel pour la reconduction de l’Accord sur l’initiative céréalière de la Mer noire et la levée des entraves au commerce de l’engrais.
C’est à ces deux conditions que l’Afrique pourrait éviter une crise alimentaire majeure, alors même qu’elle continue de subir de plein fouet les effets néfastes de la pandémie.
Sur la gouvernance économique et financière mondiale, je voudrais vous remercier, Monsieur le Président, pour le soutien diligent de la Russie à la demande d’adhésion de l’Afrique comme membre de plein droit du G20.
Cela participe de notre revendication pour une gouvernance politique et économique mondiale plus juste et plus inclusive, y compris par la réforme du Conseil de Sécurité afin que l’Afrique y trouve enfin une place plus conforme aux réalités de notre temps.
Merci encore une fois Monsieur le Président pour votre invitation. Je souhaite plein succès à nos travaux.”