« L’espace civique du Sénégal est désormais considéré comme « réprime? » en raison d’un contexte marque? par la répression constante des journalistes et de l’opposition politique a? l’approche des élections en février prochain ». C’est en substance ce qui ressort du nouveau rapport intitule? « Le pouvoir du peuple sous attaque 2023 », publié, ce mercredi, par CIVICUS Monitor, qui est un outil de recherche fournissant des données presque en temps réel sur l’état de la société civile et des libertés civiques dans 196 pays. Les données sont générées grâce à une collaboration avec plus d’une vingtaine partenaires de recherche de la société civile et à la contribution d’un certain nombre d’évaluations indépendantes sur les droits humains.
Pour ce document, CIVICUS Monitor s’est fondée sur les multiples manifestations au cours de l’année 2023. « Nos données montrent que le Sénégal a connu l’un des plus grands reculs en matière de libertés civiques de 2023 au monde », affirme Ine Van Severen, chercheuse a? CIVICUS Monitor.
« Les forces de sécurité? ont tué? des manifestants de l’opposition dans les rues et ont emprisonne? des critiques, notamment des journalistes et des militants, dans le but d’étouffer toute contestation dans le cadre d’une campagne électorale tendue’’ a expliqué l’organisation dans le rapport.
Celle-ci affirme qu’elle évalue l’état de l’espace civique de chaque pays au moyen de données recueillies tout au long de l’année auprès de militants de la société? civile d’un pays, d’équipes de recherche régionales, d’indices internationaux en matière de droits de l’homme et de ses propres experts.
Ainsi, explique-t-elle, « le déclassement du Sénégal est presque entièrement du? a? la répression des libertés civiques qui a accompagné? l’emprisonnement et les poursuites judiciaires a? l’encontre du chef de l’opposition Ousmane Sonko avant les élections ».
Selon toujours CIVICUS Monitor, « les forces de sécurité ont utilisé une force excessive et létale durant les manifestations de ses partisans, ce qui a conduit a? des affrontements qui ont fait des dizaines de morts. Pour tenter de juguler les manifestations, les autorités sénégalaises ont restreint l’accès a? Tik-Tok et a? l’internet mobile, et ont suspendu plusieurs médias».