Le Mali Kura sera le fruit de l’application rigoureuse de la loi combinée au respect des droits de l’Homme ou ne sera pas. Le garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Mamoudou Kassogué, se veut optimiste au vu des chantiers qu’il a ouverts et l’option prise.
Au cours d’un déjeuner-débat, le samedi 13 janvier 2024, en marge de la Semaine de la justice au Centre international de conférences de Bamako (CICB), le garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Mamoudou Kassogué, a longuement évoqué les actes posés et les innovations introduites visant à poser les jalons d’un véritable Etat de droit avec pour socle la bonne administration et la bonne distribution de la justice au Mali.
Le Mali Kura auquel aspirent nos compatriotes est une quête de longue haleine, qui se bâtira assurément sur la justice égale pour tous, le respect des lois et règlements de la République, entre autres.
L’ancien procureur de la République près le Tribunal de grande instance de la Commune III, chargé du Pôle économique et financier de Bamako, Mamoudou Kassogué, investi de la confiance des plus hautes autorités de la Transition, peu après les événements du 18 août 2020 en qualité de garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, est en train de combler les espoirs placés en lui pour le renouveau de la justice.
Au cours des débats, il a fait l’état des lieux, rappelé les solutions apportées, avant de mettre le curseur sur les grands dossiers de corruption et d’enrichissement illicite qui défraient présentement la chronique sans oublier les perspectives du département pour 2024.
Au titre des réformes institutionnelles, le garde des Sceaux s’est appesanti sur la création du Pôle national économique et financier à travers la loi n°2021-051 du 29 septembre, la création de l’Agence nationale de recouvrement et de gestion des avoirs saisis ou confisqués (ordonnance n°2022-019/PT-RM du 20 septembre 2022), la création du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité, le Pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée ; la création de la direction nationale des droits de l’Homme, la création de l’Ecole nationale de l’administration pénitentiaire.
Toutes ces créations visent à lutter efficacement contre la corruption et la délinquance économique et financière, contre l’impunité sous toutes ses formes, recouvrer les avoirs criminels, renforcer le cadre juridique de la protection des droits de l’Homme, combler les vides relativement à la poursuite des déviances de cybercriminalité, renforcer l’accès à la justice et l’assistance judiciaire, etc.
Ces décisions ont permis un tant soit peu de réduire les tentations. Dorénavant, les adeptes des pratiques néfastes (corruption, détournement, concussion, népotisme, enrichissement illicite, les cybercriminels) réfléchissement par deux fois avant de poser un acte contraire à la loi d’autant plus que des dossiers emblématiques comme l’avion présidentiel et les équipements militaires, Securiport, Transitaires, Samanko, les engrais, l’EDM-SA, Covid-19, Ras Bath, Rose Poivron, etc. sont sur la table des juges avec des acteurs de premier plan sous les verrous.
Toutes ces nouveautés ont été rendues possibles grâce à la mise à disposition du ministère en charge de la Justice de ressources humaines et matérielles conséquentes. La mise en œuvre de la Loi d’orientation et de programmation de la justice a ainsi boosté le budget alloué à la Justice, qui est passé de 0,92 % en 2018 à 1,82 % en 2023. Cela a favorisé, entre autres, le recrutement de 200 auditeurs de justice en deux ans, 125 surveillants de prison, 120 greffiers en chef ; parallèlement à l’amélioration des conditions de vie et de travail du personnel, l’équipement, la construction ou la rénovation des palais de justice et des maisons d’arrêt, la mobilité du personnel, etc.
L’année 2024 verra naturellement la consolidation des acquis et la poursuite des réformes majeures au grand bonheur des justiciables maliens.
On le voit, le ministre Kassogué est déterminé à traduire en actes concrets les ambitions de la Transition pour le Mali. C’est pourquoi il ne cesse d’œuvrer au resserrement des rangs, à l’entente cordiale, à l’équité et au travail bien fait au sein de la famille judiciaire… Toutes choses indispensables à l’affirmation de l’Etat de droit.
El hadj A. B. HAIDARA