Après trois mois de crise politique et sociale, toute l’attention est portée, ce vendredi 14 avril, sur le Conseil constitutionnel, qui doit annoncer, en fin de journée, ses décisions sur la réforme des retraites. Il doit également se positionner sur le projet de la gauche de référendum d’initiative partagée (RIP) visant à la contrecarrer.
Ce sont des décisions capitales pour la suite du quinquennat d’Emmanuel Macron, car les décisions de Conseil, chargé de contrôler la conformité des lois à la Constitution, ne sont susceptibles d’aucun recours. Va-t-il censurer totalement ou partiellement la réforme ? Retrancher les fameux « cavaliers » sociaux ou procéduraux (index sénior, voire CDI sénior) dont l’annulation ne semble faire aucun doute, même au sein du gouvernement ?
La décision va faire « jurisprudence »
L’exécutif espère une validation, même partielle, de cette réforme reculant l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans afin de pouvoir surmonter la contestation qui dure depuis janvier. Le temps s’était obscurci le 16 mars, date à laquelle Élisabeth Borne avait déclenché le 49.3, et plus encore à partir du 20 mars, quand le gouvernement est passé à neuf voix d’être renversé à l’Assemblée. Cette décision pourrait permettre au gouvernement de passer à autre chose et relancer ce second quinquennat. À LIRE AUSSIRetraites : ces mesures que le Conseil constitutionnel pourrait censurer. De leur côté, les oppositions, politiques et syndicales, escomptent une censure d’une réforme à la procédure parlementaire inédite et controversée pour faire céder un exécutif inflexible malgré douze journées de grèves et de manifestations. Et guère disposé à se déjuger alors que la mobilisation a marqué un nouveau recul dans la rue jeudi. La gauche, elle, espère un feu vert du Conseil sur son projet de RIP afin d’entamer la collecte des 4,8 millions de signatures nécessaires.