En termes de bilan de la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales de la refondation (ANR), 21,82% des actions prioritaires sont totalement réalisées, 61,82% sont en cours de réalisation et une seule de celles complémentaires a été totalement réalisée. Ces taux ont été obtenus durant la période allant du 1er janvier 2022 au 31 mars 2023
Le coordinateur général du Comité indépendant de suivi-évaluation pour la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales de la refondation de l’état (Cinsere), Me Amadou Tiéoulé Diarra, a fourni ces informations à l’occasion de la remise officielle de son rapport annuel au président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. La cérémonie, tenue hier dans la salle de banquets du Palais de Koulouba, a réuni le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, le président du Conseil national de Transition (CNT), le colonel Malick Diaw, des membres du gouvernement, des présidents des institutions de la République.
Pour rappel, le peuple malien a formulé au terme des ANR 517 recommandations que les autorités ont définies en objectifs à atteindre assortis de cibles chiffrées qui sont susceptibles de faire l’objet d’un suivi-évaluation dans un Cadre stratégique de la refondation. Sur la base des objectifs, cinq axes sont énoncés pour mettre en œuvre ces 517 recommandations ou actions réparties en trois catégories à savoir 55 actions prioritaires, 153 actions prioritaires complémentaires et 309 non prioritaires pour la période de Transition. C’est ainsi que le Cinsere a développé 1.194 indicateurs pour faciliter les mouvements de son curseur.
DES PROGRÈS- Selon Me Amadou Tiéoulé Diarra, les résultats présentés dans ce rapport résultent de l’analyse des données extraites de la base de données constituée par le Cinsere pour le suivi-évaluation de la mise en œuvre des recommandations des ANR. En termes de bilan, sur les 55 actions prioritaires, 12 sont totalement réalisées, soit 21,82%. Elles concernent, a-t-il précisé, la recomposition du CNT conformément à la Charte de la Transition ; la relecture de la loi électorale ; le choix de l’échelon région ou cercle comme circonscription électorale des législatives ; le maintien du Service national des jeunes pour les nouveaux admis au concours de la fonction publique, etc.
Toujours selon les révélations du Comité, sur les 55 actions prioritaires, 34 sont en cours de réalisation, soit 61,82%. Il s’agit notamment de la relecture de la charte des partis politiques ; de la mise en place du Sénat et de la Cour des Comptes ; de l’interdiction du nomadisme politique en cours de mandat ; de la participation des Maliens établis à l’extérieur aux élections législatives.
S’y ajoutent la mise en œuvre de la loi de programmation militaire ; l’officialisation des langues nationales dans la Constitution ; le maintien de la forme de l’état unitaire, républicain, décentralisé, laïc, démocratique et social. Aussi, témoignera le coordinateur général, le projet de Constitution valorise les légitimités traditionnelles et coutumières.
également, le document souligne qu’une seule des 153 actions prioritaires complémentaires est totalement réalisée, soit 0,65%. L’action réalisée concerne la réorganisation du territoire sur la base des critères de populations, des potentialités économiques, des valeurs socio-culturelles et géographiques. Faut-il noter que les actions prioritaires complémentaires en cours de réalisation sont au nombre de 86, soit 56,21%. Celles non commencées sont au nombre de 66, soit 43,14% du total de cette catégorie d’action.
Cependant, le Comité a constaté une faible maîtrise des recommandations des ANR par les cadres des départements ministériels. Pour pallier cette situation, il recommandera d’organiser dans chaque ministère un séminaire d’appropriation et de planification de la mise en œuvre des recommandations des ANR.
IMPÉRATIF DE REDEVABILITÉ- En recevant le document, le colonel Assimi Goïta a soutenu que la création du Cinsere participait de la volonté inébranlable des autorités de conférer à la voix du peuple un caractère sacré. Dont le respect conditionne en permanence le renforcement des liens de confiance entre les autorités et les populations. Et sa mise en place répond alors à un impératif de redevabilité.
Le Comité devra désormais caractériser la gestion des affaires publiques. « Dès lors, il ne fait nul doute que cette cérémonie constitue un des grands symboles du processus de refondation si l’on sait que la mission du Cinsere-ANR est avant tout de mesurer et d’apprécier l’exécution des recommandations formulées ainsi que les progrès réalisés sur la base d’informations pertinentes collectées et d’indicateurs de résultats fiables », a apprécié le président de la Transition.
La refondation de l’état est aujourd’hui un ensemble de grands chantiers en cours de réalisation et concerne des domaines importants de la vie nationale comme les conditions de vie de la population, les infrastructures, les institutions. « C’est pourquoi nous devons garder constamment à l’esprit que sur ces questions le peuple attend des résultats tangibles et bien mesurables », a-t-il préconisé. Malgré les difficultés qu’ils rencontrent dans leur travail, le chef de l’état a rappelé aux membres du Comité que l’objectif recherché demeure la satisfaction des attentes du peuple. Et d’insister que le peuple malien attend que ses commandements soient traduits en actes concrets.
Comme à l’accoutumée, le chef de l’état a une fois de plus loué la résilience du peuple malien. C’est pourquoi, le gouvernement mettra tout en œuvre pour l’appropriation du Cadre stratégique de la refondation de l’état par l’ensemble des services techniques et des agents de l’administration publique afin que les différentes actions prévues puissent être réalisées selon le chronogramme défini.
Il y va de la réussite de la Transition dont dépendent, en définitive, la stabilité socio-politique et le développement économique dans notre pays, a-t-il indiqué. Toutes ces actions doivent s’inscrire dans une vision fondée sur les trois principes qui doivent guider l’action publique à savoir : le respect de la souveraineté du Mali ; le respect des choix stratégiques et des choix de partenariats opérés par notre pays ainsi que la défense des intérêts vitaux du peuple malien dans les décisions prises